Commentaire de texte sur l'Eloge du maquillage de Baudelaire au niveau khâgne.
[...] Nous nous demanderons donc en quoi l'éloge du maquillage, de l'artifice fait par Baudelaire est création d'un art poétique et vise à convaincre et persuader le lecteur de l'opinion de l'auteur. Pour répondre à cette question, nous étudierons comment l'auteur fait l'éloge du maquillage comme un artifice qui doit servir le beau, la beauté de la femme. Nous observons ensuite en quoi ce discours est un texte création d'un art poétique qui rejette la nature, la vérité au profit d'un beau maquillé, servi par l'artifice. [...]
[...] ) ajoute à un beau visage féminin la passion mystérieuse de la prêtresse". L'artifice ne sert que le beau, fait de la femme une "prêtresse", un être dialoguant entre humanité et divinité et le verbe "ajouter" ne fait que signifier davantage que ce maquillage est un complément à la beauté initiale de la femme. La beauté de la femme est ainsi innée mais n'est pas une vérité générale : cette beauté n'est partagée que par certaines femmes. La beauté semble être un don et la femme doit alors pleinement l'exploiter : certaines femmes "ont reçu en naissant une étincelle de ce feu sacré dont elles voudraient s'illuminer tout entières". [...]
[...] Ainsi, le maquillage est vu comme un art. En effet, pour l'auteur la femme doit "emprunter à tous les arts les moyens de s'élever" considérant ainsi le maquillage comme un art. De cette manière, la femme doit épuiser toutes les possibilités qu'offre le maquillage, toutes les sortes de maquillage existantes afin de s'élever, d'élever sa beauté au rang de beauté divine : elle doit s'octroyer le droit d'être plus belle que nature. Le maquillage est donc ici pleinement loué puisqu'il est vu comme un art permettant à la femme de devenir d'une beauté égale à celle d'une déesse, d'atteindre une certaine forme de perfection, d'idéal. [...]
[...] Le verbe "s'étaler" s'oppose au verbe "se cacher" comme le permet la locution adverbiale "au contraire" : le maquillage doit être quelque chose qui se voit, qui doit se manifester. Le maquillage semble ici être un art mis au service de la femme et de sa beauté, de la vérité et de sa fadeur qu'il doit embellir : le maquillage semble être une règle en lui-même qui mène à l'idéal, à l'"unité". Ce discours semble donc créer un art poétique qui propose des règles à suivre afin d'embellir la vérité au profit de l'idéal, du beau. [...]
[...] Baudelaire fait ainsi l'éloge du maquillage en rejetant l'imitation de la nature, la mimesis et en préférant donc l'artifice, l'art qu'est le maquillage. Tout le long du discours, l'auteur défend sa thèse et semble l'opposer à la pensée adverse qui défendrait la beauté naturelle ou bien son imitation, faisant de ce discours un texte suscitant le débat voire la polémique. Finalement, en faisant l'apologie du maquillage, Baudelaire défend ses idées, sa conception du beau, de l'idéal en parlant de la beauté de la femme qui doit contrer la fade vérité que délivre la nature. [...]
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