Baudelaire, en 1857, publie Les Fleurs du Mal, titre oxymorique où transparaît notamment sa vision mitigée de l'amour, comme un sublime péché, une tentation enivrante et dévastatrice. La poésie très charnelle de Baudelaire évoque, dans Le Chat, tout d'abord le félin docile et sensuel, et son contact avec l'animal par la caresse, puis l'analogie avec Jeanne Duval, l'un des "pôles féminins" de la vie de Baudelaire et le symbole de sa destruction morale en même temps que son bonheur.
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Le crescendo du poème invoque d'abord la présence du chat aux côtés du poète : l'apostrophe impérative "viens" connote l'idée de distance, puis l'approche par le regard, yeux dans les yeux, puis le contact se fait tactile, l'apparition du plaisir, et une dernière approche, le parfum. Très vite, s'instaure une osmose "plonger". Tous les sens sont ainsi mis en éveil : le toucher "caressant", "doigts", "élastiques", "palper", "corps électrique", "corps brun" ; l'odorat "dangereux parfum" ; et la vue "mêlés de métal et d'agate".
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Dans le premier tercet, le chat change de statut par rapport au début du poème. Il devient un complice, auquel le poète se confie. Le contact charnel du chat a permis l'apparition spirituelle de la femme, association mentale puis retour aux attributs physiques avec une comparaison explicite "son regard, comme le tien, aimable bête" (...)
[...] Le Chat, Les Fleurs du Mal, Charles Baudelaire Introduction Baudelaire, en 1857, publie Les Fleurs du Mal, titre oxymorique où transparaît notamment sa vision mitigée de l'amour, comme un sublime péché, une tentation enivrante et dévastatrice. La poésie très charnelle de Baudelaire évoque, dans Le Chat, tout d'abord le félin docile et sensuel, et son contact avec l'animal par la caresse, puis l'analogie avec Jeanne Duval, l'un des pôles féminins de la vie de Baudelaire et le symbole de sa destruction morale en même temps que son bonheur. [...]
[...] Le moi récurrent, pronom tonique, montre l'égocentrisme du personnage et son impression de possession mon chat ma femme c'est une invitation à la docilité passive. Le chat est complimenté beau aimable bête ce portrait laudatif du félin est lié à la sensualité qu'il dégage. Cependant, la figure du chat n'est qu'une allégorie pour évoquer Jeanne Duval, analoguée au félin par ses nombreux atouts charnels et sensuels. On atteint un degré supérieur au vers on n'est plus dans la simple sensualité, on est dans l'ivresse, le plaisir thème récurant chez Baudelaire. C'est là que la femme fait son apparition. [...]
[...] La femme-Chat a. L'identification de la femme au chat Dans le premier tercet, le chat change de statut par rapport au début du poème. Il devient un complice, auquel le poète se confie. Le contact charnel du chat a permis l'apparition spirituelle de la femme, association mentale puis retour aux attributs physiques avec une comparaison explicite son regard, comme le tien, aimable bête La femme obtient une présence métonymique par le biais du regard. Peu à peu, la confusion s'installe entre les deux êtres ; le dernier tercet cultive l'ambigüité par des connotations humaines pieds tête On ne sait plus très bien à qui le corps brun appartient, Jeanne Duval, la maîtresse ou le chat. [...]
[...] Conclusion L'oxymore cher à Baudelaire se dessine ici dans la récurrence du thème du plaisir qui tue Dans le Chat, se retrouve une dualité constante, le bien se mêle au mal et inversement. Le sonnet fait apparaitre la femme sous l'animal et se rend éminemment sensuel par le jeu des allitérations, des harmonies imitatives et des champs lexicaux. Dans un autre poème des Fleurs du mal, titré les deux bonnes sœurs, l'antithétiques plaisir de mort revient, puisque la débauche est étroitement liée à la Mort, d'abord par une parenté allégorique, et d'autre part par leur caractère agréable, selon Baudelaire, mais tout autant venimeux. [...]
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