Dans ce poème, Baudelaire représente la femme comme universelle, un être supérieur à toute description. Il élucide avec une complaisance tenace les liens secrets de la mère et de la maîtresse, cette dernière recevant sa lumière et sa signification de la première. Il accentue les traits de cette image jusqu'à en faire une véritable icône. Une femme unique et éminente, qui domine le capital sentimental du poète (...)
[...] Une image duelle de la femme Dans ce poème, Baudelaire représente la femme comme universelle, un être supérieur à toute description. Il élucide avec une complaisance tenace les liens secrets de la mère et de la maîtresse, cette dernière recevant sa lumière et sa signification de la première. Il accentue les traits de cette image jusqu'à en faire une véritable icône. Une femme unique et éminente, qui domine le capital sentimental du poète. Une mère - La figure maternelle est si présente qu'elle ouvre le poème : Mère des souvenirs (vers 1). [...]
[...] Cette attente éclate comme une incantation par le remaniement du dernier vers du poème où la triple exclamation sonne comme une demande implorante et enthousiaste. III- Un poème impressionniste Un extérieur suggestif Le titre du poème met l'accent sur l'extérieur, mais un extérieur contigu à un intérieur maternel et rassurant : un balcon, extérieur et en plein air, mais qui dépend de la maison. Il semble être agréable, doux et propice au spectacle des nuits d'été (strophes 2 et 3). [...]
[...] La relation est alors menaçante (car menacée) et le danger est intensifié avec la nuit qui épaissit (vers 20). Les sentiments de la femme aimée ne sont alors plus clairs et l'auteur doit les deviner dans ses prunelles, qui plus est dans le noir. La rupture est finalement représentée par une cloison (vers 20) qui se dresse entre les deux amants, obstacle d'autant plus redoutable que conclusif de la strophe. Désemparé devant la fuite de l'amour, l'auteur va alors se lamenter : il ne voit pas d'autre source de bonheur (Car à quoi bon chercher tes beautés langoureuses / Ailleurs qu'en ton cher corps et qu'en ton cœur si doux, vers 23-24) et plonge dans un gouffre interdit à nos sondes (vers 27) qui s'oppose aux serments et aux baisers infinis (vers 26) de l'amour qui n'ont pas respecté leur valeur éternelle. [...]
[...] Conclusion Dans ce poème, Baudelaire trouve le moyen de revivre des moments de bonheur passé. Leur évocation soulage sa nostalgie, ravive les sentiments heureux, mais nourrit aussi sa solitude et la souffrance de la séparation. De plus, son approche moderne de la poésie, sa maîtrise du langage et son art démiurgique utilisent un lieu d'intimité, Le Balcon, pour faire allusion à l'ambiguïté de sa maîtresse, Jeanne Duval, mère et femme, diabolique mais sensuelle et douce, source de plaisir et de danger en même temps. [...]
[...] Et tes pieds s'endormaient dans mes mains fraternelles ; 20 La nuit s'épaississait ainsi qu'une cloison. Je sais l'art d'évoquer les minutes heureuses, Et revis mon passé blotti dans tes genoux. Car à quoi bon chercher tes beautés langoureuses Ailleurs qu'en ton cher corps et qu'en ton cœur si doux ? 25 Je sais l'art d'évoquer les minutes heureuses ! Ces serments, ces parfums, ces baisers infinis, Renaîtront-ils d'un gouffre interdit à nos sondes, Comme montent au ciel les soleils rajeunis Après s'être lavés au fond des mers profondes ? [...]
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