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Ce poème est un sonnet qui, dans ses grandes lignes, respecte la forme traditionnelle du sonnet : 2 quatrains supposition apportant des hypothèses et 2 tercets conclusifs avec si possible une ouverture dans le dernier ainsi qu'un schéma de disposition des rimes ABBA dans les quatrains, CCD au 1er tercet et EED ou EDE au 2e tercet. L'originalité est donc déjà introduite de par la disposition des rimes.
Comme la structure globale est respectée, on peut distinguer 2 mouvements scindés par "ainsi". Cela amorce la comparaison traditionnelle. En effet, les 2 quatrains vont filer la métaphore avant que les 2 tercets l'explicitent.
Nous allons montrer dans cette étude comment le sonnet suit un mouvement dialectique. C'est-à-dire qu'on n'a pas uniquement une comparaison pure et simple mais qu'elle est liée au symbolisme poétique. (Dialectique = "dire au travers" : ce qui est dit des aveugles dans les 2 quatrains s'applique aux voyants et inversement ce qui va être dit des voyants va éclairer les aveugles sous un autre angle.)
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Le premier quatrain de la première strophe est caractéristique de Baudelaire. En effet, le 1er hémistiche est consacré à une apostrophe à l'âme du poète, ce qui permet de montrer au lecteur le niveau auquel s'établit le dialogue de Baudelaire. Il n'est d'ailleurs pas rare qu'il dialogue avec son âme comme dans le poème intitulé Fenêtres. Ainsi, la réalité n'existe que pour l'aider à "sentir qu'il est et ce qu'il est". Dès le 1er vers, on a donc un appel à l'âme implicite et une assonance de voyelles nasales c'est-à-dire de sonorités douces qui créent la disposition du poète pour aborder l'objet de cette contemplation.
C'est bien le verbe contempler qui est utilisé dans cette phrase et non observer comme dans la forme initiale du poème. En effet, contempler est un verbe qui implique le divin. Il vient du latin templa qui désigne les espaces sacrés dessinés dans le ciel par les augures. Il s'agit ici d'explorer les espaces sacrés de l'intériorité du poète.
De plus, les aveugles sont présentés en tant que tels uniquement dans le titre. Après, ils sont repris avec "les" ou "ils". D'emblée, ils sont désignés comme "affreux" avec une allitération en t. Ces sonorités contrastent avec celles du 1er hémistiche (...)
[...] Au vers 3 il y a une double lecture possible : 3/9 ou 3/3/6. Dans les 2 cas, il y a une dissymétrie entre les 2 hémistiches qui crée un rythme dérangeant. De même, pour les sonorités : il y a une allitération en r qui mime le bruit du terme crainte et une autre en qu qui est une sonorité dure. Ainsi l'atmosphère crée est inquiétante et manque d'harmonie dès les 3 premiers vers. Cela prépare un contraste avec le dernier vers autant au niveau du sens que par rapport au rythme. [...]
[...] On constate donc que le fait d'être physiquement aveugle n'est rien comparé à l'aveuglement spirituel de la cité qui se vautre volontairement dans les plaisirs. Avec autour de nous Baudelaire ne s'associe pas aux habitants de la cité. Il s'estime plus proche de ceux qui le faisaient reculer au début du poème : son attitude a donc totalement changé. Le aussi de l'avant dernier vers montre qu'il n'a pas la prétention d'être tout à fait comme les aveugles. En effet, il ne traverse pas le noir illimité. [...]
[...] Ainsi, lorsqu'ils tournent leurs yeux vers le ciel, il peut s'agir d'une vision surnaturelle. Cette évolution soulève un problème de structure du mètre : celui du rythme des pauses. En effet, le rythme heurté du premier quatrain cède place à une démarche hésitante mais moins à cause du handicap que du fait que leur attention est retenue par la quête. L'horreur disparaît donc pour engendrer le questionnement. Même au niveau de l'ordre des mots : on ne les voit jamais on constate que ce sont cette fois les voyants qui sont du côté de la négation. [...]
[...] Il n'est d'ailleurs pas rare qu'il dialogue avec son âme comme dans le poème intitulé Fenêtres Ainsi, la réalité n'existe que pour l'aider à sentir qu'il est et ce qu'il est Dès le 1er vers, on a donc un appel à l'âme implicite et une assonance de voyelles nasales c'est-à-dire de sonorités douces qui créent la disposition du poète pour aborder l'objet de cette contemplation. C'est bien le verbe contempler qui est utilisé dans cette phrase et non observer comme dans la forme initiale du poème. En effet, contempler est un verbe qui implique le divin. [...]
[...] Cela prouve que ce thème est un thème banal de la littérature. Intro 2 Ce poème est un sonnet qui, dans ses grandes lignes, respecte la forme traditionnelle du sonnet : 2 quatrains supposition apportant des hypothèses et 2 tercets conclusifs avec si possible une ouverture dans le dernier ainsi qu'un schéma de disposition des rimes ABBA dans les quatrains, CCD au 1er tercet et EED ou EDE au 2e tercet. L'originalité est donc déjà introduite de par la disposition des rimes. [...]
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