Commentaire (niveau Lycée) du poème <em>A une passante</em> extrait du recueil "Les Fleurs du Mal" de Charles Baudelaire.
[...] La grande ville moderne est laide et désespérante ; elle peut cependant être, par contraste, l'occasion de mettre en valeur une personne, une femme, qui aura sur lui un effet magique. Le sonnet est construit sur le thème romanesque, celui de la rencontre. Baudelaire exploite un thème récurent de la littérature : celui de la passion destructrice et de l'amour idéalisé. Ce thème de la rencontre est traité dans une tonalité typiquement baudelairienne. Quels sont les effets de cette rencontre extraordinaire dans l'intériorité du poète ? Quelle figure de la passante propose ce poème ? En quoi ce poème transforme-t-il un fait de hasard en un événement capital ? [...]
[...] Baudelaire exprime ici le drame de l'incompréhension entre hommes et femmes. - Le présent d'énonciation éternise la rencontre, elle a toujours un effet dans le présent : le jeu fait avec les temps montre l'impossibilité de la communication amoureuse. A la fin, Baudelaire nous fait comprendre que le présent est inconsistant : c'est la simple transition entre un moment futur qui devient un moment perdu dans le passé. Le poète est justement celui qui refuse cet écoulement destructeur du temps, par son art, il essaye de donner un semblant d'éternité à un moment fugace. [...]
[...] la femme n'est désirable que si elle est dangereuse ; il y a trop d'éléments perturbateurs. éclair = stéréotype du romantisme, de la rencontre amoureuse ; puis, la femme est à jamais perdue. Il ne peut la retrouver que dans l'éternité c'est à dire dans la mort. - Il y a ensuite un changement de rythme : la ponctuation forte martèle le sentiment de perte irrémédiable de la femme (v.12). Source : cours de Français donné au lycée en première ES. [...]
[...] Seule la femme est humaine, mais elle a quand même une jambe de statue. Ensuite, la passante arrive et éclipse tout ce qui l'environne : elle représente la vie. Il y a une énumération des ses attributs (elle est longue mince en grand deuil Il y a un rythme harmonieux, qui mime la cadence de la démarche de la femme. La tristesse chez Baudelaire est significative de la beauté : elle devient une femme fatale : majestueuse fastueuse le plaisir qui tue statue = la femme tue le poète ; les diérèses qui vont faire écho à tue sont dénonciatrices du plaisir mortel. [...]
[...] La rencontre : Le poète développe dans la première partie les circonstances et le moment de la rencontre. Celle- ci se réalise dans un contexte sonore, souligné par son aspect déplaisant : la rue assourdissante autours de moi hurlait : c'est tout le vacarme de la rue moderne qui est exprimé d'abord : par la personnification de la rue (la rue inclue les personnes qui s'y trouvent ; la rue est une métonymie (la partie pour le tout) : on dit la rue pour évoquer les passants, elle les déshumanise ) ainsi que par 2 hiatus : fictions entre deux sons ou voyelles : ils sont eux aussi évocateurs du vacarme. [...]
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