- La violence des Peaux-Rouges : la violence transparaît dans leur comportement sauvage "Les ayant cloués nus...".
- Dans les couleurs utilisées par Rimbaud pour dépeindre la scène : "criards", "poteaux de couleurs".
- La violence des éléments : la nature semble déchaînée : "clapotements furieux des marées", "la tempête", "Péninsules démarrées".
(...)
[...] Un poème qui marque la volonté et le besoin de purification, d'affranchissement d'un monde oppressant. C'est à cette condition qu'on peut atteindre le monde de la poésie. Un poème qui met en valeur un voyage initiatique qui conduit à la connaissance dans la suite du poème vu . mais aussi à la déception. On peut y voir un aspect prémonitoire du destin de Baudelaire qui à cette époque s'engage dans une nouvelle expérience poétique (la rencontre de Verlaine), expérience qui se finira par un échec. [...]
[...] Invité à Paris par Verlaine, le poète exalté écrit Le Bateau ivre qui lui permettra de s'introduire dans les cercles littéraires parisiens. Dans Le Bateau ivre, une poésie "hallucinée", Rimbaud évoque à la fois son adolescent révolté, violente, mais aussi le voyage dans la poésie qu'il va entamer. Texte étudié : Comme je descendais des Fleuves impassibles, Je ne me sentis plus guidé par les haleurs : Des Peaux-Rouges criards les avaient pris pour cibles, Les ayant cloués nus aux poteaux de couleurs. [...]
[...] La violence, si elle entraîne le voyageur vers le déchaînement, l'entraîne aussi vers la liberté : du fleuve plus ou moins étroit où guident les "haleurs", on passe dans une mer où "gouvernail et grappin" sont "dispersés". Pour le poète cette violence n'a rien à voir avec la vision mortifiée des océans propagée par les Romantiques, comme le montre l'allusion à "Oceano nox" d'Hugo, que Rimbaud conteste indirectement. Le poète conteste ainsi la vision romantique par la violence. La volonté du poète de s'éloigner de ce monde est marquée par "où je voulais". [...]
[...] o Ce monde poétique va, selon Rimbaud, bien au-delà de la poésie telle qu'elle est pratiquée à son époque. Celle-ci, symbolisée par "nos lyres", est amoindrie par la structure de la comparaison ("plus forte que . De la même manière, il apparaît impossible d'accéder aux "rousseurs amères de l'amour" par l'alcool, moyen d'inspiration des poètes maudits, qui est limité ici. Conclusion : Un poème caractéristique d'une révolte de Rimbaud, symbolisée par la violence omniprésente, qui rappelle le dérèglement des sens chers au poète (poésie "illuminée"). [...]
[...] Ce déchaînement du poète est véritablement un dérèglement : "Dix nuits". II) Un voyage initiatique dans la poésie Le voyage comporte plusieurs étapes : La première phase est la purification du voyageur, une libération qui précède l'immersion dans un nouveau monde : o Une purification du monde économique et social : le monde économique est rejeté par la violence, et représente aussi la société dont le poète "se lave". La société est dévalorisée par "les haleurs", mais aussi par les "vins bleus et des vomissures", symbole de corruption, de souillure, et de déchéance, qui touchent l'homme. [...]
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