Sciences humaines et arts, Le Bateau ivre, Arthur Rimbaud 1871, symbole de la poésie, omniscience, quatrains isométriques, alexandrins, rimes croisées, antonomase, environnement agressif, visions fantasmagoriques
L'odyssée du "Bateau ivre" compte 100 vers au total répartis en 25 quatrains isométriques écrits en alexandrins et dont les rimes sont croisées. La conjonction de temps "comme" équivaut à "alors que" : au moment où le bateau prend la mer, il se sent soudain libéré de ses attaches. Cette soudaineté de la libération est indiquée par le passé simple "Je ne me sentis plus guidé". L'atmosphère compose un univers violent, marqué notamment par l'antonomase "Peaux-Rouges criards" dont l'adjectif souligne un environnement sonore agressif.
[...] Cet emportement correspond à l'ivresse de découvrir de nouveaux horizons. Le bateau part sans états d'âme comme le montre l'adjectif « Insoucieux » au vers 5. La ponctuation expressive du vers 16 indique que le bateau n'éprouve aucune nostalgie à quitter la terre ferme. Enfin, la syntaxe déstructurée des vers et 20 place le verbe « Lavé » en position de rejet indiquant une sensation de pureté extrême Le bateau, symbole de la quête poétique entretient des relations privilégiés avec les éléments de la nature. [...]
[...] Conclusion : Le Bateau Ivre passe pour le chef d'œuvre absolue de Rimbaud. La force du texte tient à plusieurs prouesses : D'abord la première personne du singulier désigne en réalité selon Arthur Rimbaud un autre, ensuite les images créées ne nous sont pas toutes accessible ; Enfin ce bateau est bien le symbole du génie poétique ne maîtrisant pas toujours toutes ses créations. Ouverture : Entre le rêve et la vie, Rimbaud choisi d'abandonner ses rêves. Son œuvre achevée, il n'aura de cesse dire : « La vraie vie est absente ». [...]
[...] Dans ce parallélisme de construction, l'intensité de l'ivresse est explicite. En revanche, la seconde image associé aux lyres reste énigmatique. D'autres images sont difficiles à décoder comme ces allitérations en « R » et en « M » « Fermentent les rousseurs amères de l'amour ». Le lecteur comprend petit à petit que cette soif d'inconnu et ce savoir absolue sont une image du poète. Le huitième quatrain et les deux occurrences du verbe « Savoir » au sens de « Connaître » sont bien la figure de l'omniscience poétique. [...]
[...] L'atmosphère compose un univers violent, marqué notamment par l'antonomase « Peaux-Rouges criards » dont l'adjectif souligne un environnement sonore agressif. Et les remorqueurs semblent alors sacrifiés comme crucifiés « Aux poteaux de couleurs », « Cibles,Clous,Poteaux » forment une métaphore filées qui rappelle une exécution sanglante, ce départ en mer s'accompagne de sacrifice humains. Cette sensation de liberté engendre des visions fantasmagoriques. Les marrées ont des « Clapotements furieux », connotant la folie. Le néologisme « Démarrées » indique que les presqu'îles ont quittées les bandes de terres les rattachant aux continents. [...]
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