Le Bateau ivre - Arthur Rimbaud (1870) - En quoi ce poème met-il en évidence la manière dont l'auteur conçoit la poésie ?

Thèmes abordés

Littérature, Le bateau ivre, Arthur Rimbaud, tempête, mer, eau, cerveaux d'enfants, dansé sur les flots, commentaire

Résumé du document

Un "je" ambigu : le bateau ou le poète ? - Le sujet principal est le bateau comme on peut le voir à travers les citations suivantes : - "guidé par les haleurs", "l'eau verte pénétra ma coque", "dispersant gouvernail et grappin". - Le bateau personnifié : - "Je ne me sentis", "J'étais insoucieux", "je voulais", "sourd", "Je courus" - Mais l'emploi du terme "moi" souligne l'identification entre le poète et le bateau : le poète est représenté métaphoriquement par le bateau ivre.

Extraits

[...] « rythmes lents sous les rutilements du jour » v (paronomase : rapproche deux mots de sens différents, mais de sonorités voisines) Dans ce poème Rimbaud expose son expérience du voyant : • Le bateau est une métaphore de l'aventure poétique : - On peut le voir par l'emploi de majuscule : « Et dès lors, je me suis baigné dans le Poème/De la Mer, infusé d'astres, et lactescent » (v. 21-22) - Le terme « lyre » fait référence à la poésie. • L'aventure poétique est une expérience de voyant faite de visions inédites et hallucinatoires : - « Et j'ai vu quelquefois ce que l'homme a cru voir » (v. 32) et de « délires » (v. 25). - On peut relever une énumération et un discours hyperbolique : « Plus fortes que l'alcool, plus vastes que nos lyres » (v. 26-27). L'ivresse poétique se distingue de l'ivresse alcoolique. [...]

[...] Le Bateau ivre – Arthur Rimbaud (1870) – En quoi ce poème met-il en évidence la manière dont l'auteur conçoit la poésie ? Objet d'étude : La Poésie, la quête du sens Séquence 5 : l'ivresse poétique I. Le bateau ivre : une représentation du poète Un « je » ambigu : le bateau ou le poète ? • Le sujet principal est le bateau comme on peut le voir à travers les citations suivantes : - « Guidé par les haleurs », « l'eau verte pénétra ma coque », « dispersant gouvernail et grappin » • Le bateau personnifié : - « Je ne me sentis », « J'étais insoucieux », « je voulais », « sourd », « Je courus » • Mais l'emploi du terme « moi » souligne l'identification entre le poète et le bateau : le poète est représenté métaphoriquement par le bateau ivre. [...]

[...] 28) : association des sensations visuelles et gustatives - « Azurs verts » : sensation visuelle - « Lyres » : sensations sonores Rimbaud présente dans ce poème le renouveau du monde et de la langue grâce à la poésie : • On y retrouve son désir de créer un Nouveau Monde - À travers l'emploi de multiples hypallages : « Fleuves impassibles » (v. « les cieux crevants en éclairs », « la mer infusée d'astres lactescents », « les azurs verts » • La naissance d'un monde neuf est symbolisée par un baptême poétique : « éveils maritimes » (v. 13). - L'eau de la mer équivaut à l'eau bénite et à son contact le bateau/poète renaît. • L'image de « L'Aube exaltée » (v. [...]

[...] Il s'agit d'une métaphore possible de la crise adolescente. II. Le bateau ivre : une métaphore de l'aventure poétique Ce poème présente un naufrage libérateur : • On retrouve une certaine euphorie du départ marquée par l'ivresse et la liberté. • Il s'agit d'un paradoxe : le naufrage du bateau est libérateur comme le soulignent les éléments suivants. - Le naufrage équivaut à une bénédiction, une purification : « La tempête a béni mes éveils maritimes » (v. « ( ) Me lava » à 20). [...]