Cependant, ces deux récits se font écho l'un l'autre et présentent des similitudes qui permettent de les mettre tous deux en parallèle, même si le narrateur est différent. Le narrateur du récit enchâssé joue sur les effets, et met véritablement en scène ses personnages dans cette finale théâtrale de l'histoire de Sarrasine. (...)
[...] Vous m'avez dégoûtée de la vie et des passions pour longtemps! n'est pas sans faire écho au propre dégoût et désarroi de Sarrasine. De même sa nervosité est identique à celle du personnage du récit: marchant à grands pas ou encore sa voix altérée Elle porte en elle la même sensibilité, la même colère et la même intégrité. Refusant tout compromis avec la société de son époque. Et alors que Sarrasine, pour qui un cœur de femme était un asile, une patrie la comtesse développe la même idée: Oui, les âmes pures ont une patrie dans le ciel Et les derniers mots de Sarrasine, ne sont-ils pas C'est un bienfait digne d'un chrétien Ainsi le salut de ces êtres purs semble être atteint en dehors de la réalité de ce siècle. [...]
[...] Commentaire composé: Sarrasine de Balzac Cet extrait marque le dénouement du récit enchâssé et du récit cadre de la nouvelle de Balzac. Une nouvelle qui évoque à la fois les mœurs de l'époque, la passion amoureuse et la création artistique. Le récit enchâssé prend sa source sur l'étrange physionomie d'un vieillard, spectre vivant, et offre l'explication de l'origine de la fortune des Lanty. Le récit cadre sert ici de dénouement et de morale au récit du narrateur. Cependant, ces deux récits se font écho l'un l'autre et présentent des similitudes qui permettent de les mettre tous deux en parallèle, même si le narrateur est différent. [...]
[...] Il cesse en effet tout combat: Sarrasine s'assit en face du chanteur épouvanté. Deux grosses larmes sortirent de ses yeux secs ( ) deux larmes de rage, deux larmes âcres et brûlantes Telles une plaie qui saigne, ces larmes révèlent la fin d'une lutte perdue pour Sarrasine. Et s'il se retourne contre sa propre œuvre, c'est pour se détruire lui-même: A ces mots il saisit un marteau et le lança sur la statue avec une force si extravagante qu'il la manqua Et extraire du monde ce qui n'en fait pas réellement partie, cette si cruelle illusion à laquelle il a cru Un parallèle vers une morale sociale Un tel récit fait réfléchir, et se prête à en effet à plusieurs commentaires, qui apparaissent dans le récit cadre à travers les propos du narrateur et son interlocutrice. [...]
[...] Le rapport dominé - dominant du début de l'extrait s'est renversé. Sarrasine se présente en effet comme la victime d'une courtisane qui a osé se jouer d'une passion d'homme Et c'est elle qui finira malgré elle par gagné le combat, et assassiner l'homme, en le vidant de tout sentiment humain salvateur: Aimer, être aimé! Sont désormais des mots vides de sens pour moi Zambinella a fait mourir en lui toute possibilité de rédemption, se nourrissant de toute sa substance: tu ravalé jusqu‘à toi . [...]
[...] Car même faisant parties du passé, ces pratiques ont néanmoins existé, et la civilisation n'en est pas moins à l'origine et n'en garde pas moins toute la responsabilité. Face à cet argument bien léger, le discours de la comtesse présente un tout autre poids. A travers elle, la société de l'époque balzacienne se présente ici sous ses traits les plus péjoratifs, Mme de Rochefide, qui, à travers des termes mélioratifs, tels que l‘hospitalité et l‘asile accentue au contraire sa décadence et sa perversité. Paris est une terre bien hospitalière; il accueille tout, et les fortunes honteuses, et les fortunes ensanglantées. [...]
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