Commentaire composé rédigé d'un extrait du premier chapitre de La Peau de Chagrin, le roman fantastique de Balzac. Le narrateur décrit le héros, Raphaël, en adoptant un point de vue extérieur qui lui laisse tout son mystère.
[...] Les médecins auraient sans doute attribué à des lésions au cœur ou à la poitrine le cercle jaune qui encadrait les paupières, et la rougeur qui marquait les joues, tandis que les poètes eussent voulu reconnaître à ces signes les ravages de la science, les traces de nuits passées à la lueur d'une lampe studieuse. Commentaire Ces différentes interprétations possibles de la figure de Raphaël stimulent l'imagination du lecteur, qui s'interroge : où est la vérité ? . qui est véritablement ce jeune homme ? . Un débauché, un poitrinaire, ou un étudiant studieux ? . ] b. [...]
[...] Mais à chaque souhait réalisé, la peau de chagrin diminue, ainsi que sa vie ] [Présentation du texte L'extrait qui nous intéresse se situe au début du roman, dans le premier chapitre. Un jeune homme (Raphaël) est entré dans une maison de jeu ; les joueurs l'examinent. Forme Dans une prose très travaillée, riche en métaphores, Balzac Matière brosse le portrait de son héros, un jeune homme désespéré. Effet sur le lecteur (facultatif) Cette description stimule l'imagination du lecteur en lui faisant pressentir le passé mystérieux du personnage.] Annonce du plan Nous nous intéresserons d'abord à la manière dont Balzac éveille la curiosité du lecteur à l'égard de son personnage, puis nous pencherons sur dimension romantique de cet extrait. [...]
[...] Etait-ce la débauche qui marquait de son sale cachet cette noble figure jadis pure et brûlante, maintenant dégradée ? Les médecins auraient sans doute attribué à des lésions au cœur ou à la poitrine le cercle jaune qui encadrait les paupières, et la rongeur qui marquait les joues, tandis que les poètes eussent voulu reconnaître à ces signes les ravages de la science, les traces de nuits passées à la lueur d'une lampe studieuse. Mais une passion plus mortelle que la maladie, une maladie plus impitoyable que l'étude et le génie, altéraient cette jeune tête, contractaient ces muscles vivaces, tordaient ce cœur qu'avaient seulement effleuré les orgies, l'étude et la maladie. [...]
[...] Si le tailleur et les garçons de salle eux-mêmes frissonnèrent, c'est que les enchantements de l'innocence florissaient par vestiges dans ses formes grêles et fines, dans ses cheveux blonds et rares, naturellement bouclés. Cette figure avait encore vingt-cinq ans, et le vice paraissait n'y être qu'un accident. La verte vie de la jeunesse y luttait encore avec les ravages d'une impuissante lubricité. Les ténèbres et la lumière, le néant et l'existence s'y combattaient en produisant tout à la fois de la grâce et de l'horreur. Le jeune homme se présentait là comme un ange sans rayons, égaré dans sa route. La Peau de Chagrin, Chapitre 1. Honoré de Balzac. [...]
[...] Dans la suite de La Peau de Chagrin, on apprendra d'ailleurs que Raphaël compte se suicider.] c. L'emphase romantique Transition [Mais si cet extrait de La Peau de Chagrin est typiquement romantique, c'est aussi parce qu' Idée générale il est écrit dans un style éminemment romantique. Le Romantisme se distingue du Classicisme par son goût pour l'énergie, les images, les effets de style spectaculaires. Preuve Ainsi, Balzac évoque les mille espérances trompées du jeune homme. Cette expression est une hyperbole. [...]
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