Commentaire composé de niveau universitaire, 2eme année de Lettres Modernes. Il concerne l'extrait de la page 112 à 117 de l'édition folio classique de Femme de trente ans de Balzac. Ce passage relate la rencontre de Julie d'Aiglemont avec la maitresse de son mari (Mme de Sérizy). la scène se passe dans une sorte de salon mondain où Julie chante.
[...] Mais l'art qu'il a de tourner ses phrases fait que le marquis se laisse séduire par cet homme qui devient presque proche puisque à la fin il chuchote, lui dit-il à l'oreille Grâce à ce stratagème, il né donc une sorte de connivence entre les deux hommes et même si Victor ne semble pas très enthousiaste pour l'instant, on sait par la suite du livre qu'il a accepté la proposition d'Arthur et qu'il pousse même sa femme à suivre son traitement : la violentait pour lui faire accepter les soins du jeune docteur III) Les références lyriques : L'intertextualité Après avoir étudier les différentes relations qu'entretiennent les personnages entre eux, il me parait important de parler des références lyriques présentes dans le texte et qui ont, selon moi, un sens notoires et révélateur de la psychologie de Julie. L'intertextualité me semble donc évidente dans ce passage. L'influence de l'opéra italien : l'Otello et la Sémiramide de Rossini. En effet, la présence explicite de Rossini est fréquente chez Balzac, dans les scènes de rencontre amoureuse notamment dans ce passage où Julie rencontre Arthur dans le salon de la maîtresse de son mari. L'Otello de Rossini prépare la scène, développe et clôt la rencontre amoureuse. [...]
[...] De plus Stendhal ne tarit pas d'éloge sur "Madame Pasta", et un chapitre entier lui est consacré dans sa Vie de Rossini. Balzac, lui, cite le nom de cette célèbre cantatrice italienne Giudita Pasta, née le 28 octobre 1797, à Saronno et morte le 1er avril 1865 à Côme. Elle restera célèbre pour la tessiture remarquable de sa voie et pour son génie de l'improvisation. De plus, Balzac insère aussi une référence à María-Felicità García, surnommée la Malibran, qui est une chanteuse dramatique célèbre d'origine espagnole. D'ailleurs, elle joua le rôle de Desdémone dans l'Otello de Rossini en 1834. [...]
[...] Finalement, comme on a pu le voir, la musique avait une place importante dans la vie de Balzac, ainsi que Rossini lui même, duquel il admirait beaucoup l'opéra. Selon lui, cette musique donne de l'espérance aux cœurs les plus endormis Pour Balzac, comme le souligne Lucienne Frappier Mazur (année balzacienne de 1973) le ciel ne descend pas vers nous, ce sont nos sens qui nous conduisent au ciel. La musique fait partie de la trinité avec la poésie et la religion qui mène au divin. [...]
[...] Elle est au centre de toutes les discussions, et le fait que chacun converse de son coté, accentue l'aspect théâtral des apartés. De même le premier vrai dialogue, qui peut être qualifié de tirade, et celui que prononce Victor à l'intention des autres messieurs mais toujours à l'écart de Julie, puisque il parle à voix basse On peut donc dire que Victor aussi se donne en spectacle devant un public puisqu'il fait même rire les auditeurs De plus, après cette intervention de celui-ci, Arthur se décide à lui parler et à le prendre à part. [...]
[...] Le ton du morceau, le signifié des paroles et la séduction de l'interprétation semblent ainsi correspondre à des visées différentes de l'interprète ou à des niveaux distincts de sa conscience. De même, cette référence à Otello induit aussi le lecteur à rapporter les éléments du récit balzacien à l'argument du livret, dont ils apparaissent comme le reflet déformé ; de fait, Premières fautes condense et distord différents aspects de l'opéra : au moment où elle chante sa romance, Julie / Desdémone cherche à briller en suscitant les désirs masculins, et non plus à épancher sa douleur. [...]
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