Après son retour du bal chez Mme de Bauséant, Rastignac constate que l'état du vieillard empire. Tandis qu'il agonise, le père Goriot parle longuement, de façon presque continue. Cette sorte de monologue occupe de nombreuses pages. Il parle de sacrifice, d'abord certain de la venue de sa fille, il finit par en douter, c'est la que commence notre extrait.
Comment Balzac a-t-il transfiguré cette agonie sordide en épisode mythique ?
Nous verrons ce qui fait de ce passage une sorte de monologue tragique, puis comment le discours de Goriot mêle folie et lucidité, enfin, nous nous demanderons si cet épisode justifie et illustre la fameuse expression de Balzac pour désigner le père Goriot comme "le Christ de la paternité".
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On a souvent comparé l'histoire du père Goriot à celle du roi Lear, héros d'une tragédie de Shakespear. De fait, ce passage constitue une sorte de monologue tragique. Rastignac parle aussi mais ses répliques ne font que relancer le père Goriot (...)
[...] On sait que Goriot a encouragé Rastignac à devenir l'amant de sa fille dites lui que vous ne l'aimez plus si elle ne veut pas venir Conclusion Cette expression de Christ de la paternité met en évidence les souffrances physiques et morales du personnage, dues à un amour extrême. Goriot est un de ces nombreux personnages balzacien dévorés par une passion. Ce passage constitue l'apogée pathétique du roman. Le drame de Goriot a illustré aux yeux de Rastignac, les ravages de la passion mais aussi la dureté mais aussi la sauvagerie de la société parisienne. L'agonie du vieillard achève l'initiation du jeune homme. [...]
[...] Il se lamente c'est fini, je meurs sans elles le poétique est à son comble quand Goriot appelle ses filles comme quand elles étaient petites Nasie, Fifine Le discours d'un mourant Le langage de Goriot est celui d'un homme qui souffre. Rythme saccadé comme si le personnage avait du mal à parler, respirer. Il y a beaucoup de phrases nominales, inachevées, avec et les bégaiements, à la fin, de l'agonisant. C'est une scène très théâtrale et pathétique où se mêle folie et lucidité. [...]
[...] Le christ de la paternité Les analogies Il convient de voir si le passage qui évoque l'agonie du père Goriot illustre cette formule (christ de la paternité). Il y a des analogies évidentes entre Goriot et le Christ. C'est bien par amour que Goriot meurt, il s'est sacrifié par amour pour ses filles. Son amour pour ses filles était infini et ce sont celles dont il voulait le bonheur qui sont la cause de sa mort. Comme le Christ, Goriot, au moment de mourir, éprouve un sentiment d'abandon. [...]
[...] Il se contredit vous savez bien que je les aime Ensuite la colère revient sur les gendres. Enfin un nouvel apaisement, final, il renonce à tout, il meurt en les bénissant. L'imminence de la mort Tout le discours du père Goriot est placé sous le signe de l'imminence de la mort. Le père Goriot fait de nombreuses allusions à sa propre mort mourrais-je donc comme un chien ? Le vocabulaire de la mort et le mot mort envahissent ce passage. Nombreux sont les détails évoquant l'état pitoyable du personnage. [...]
[...] Tandis qu'il agonise, le père Goriot parle longuement, de façon presque continue. Cette sorte de monologue occupe de nombreuses pages. Il parle de sacrifice, d'abord certain de la venue de sa fille, il finit par en douter, c'est la que commence notre extrait. Comment Balzac a-t-il transfiguré cette agonie sordide en épisode mythique ? Nous verrons ce qui fait de ce passage une sorte de monologue tragique, puis comment le discours de Goriot mêle folie et lucidité, enfin, nous nous demanderons si cet épisode justifie et illustre la fameuse expression de Balzac pour désigner le père Goriot comme le Christ de la paternité Une sorte de monologue tragique On a souvent comparé l'histoire du père Goriot à celle du roi Lear, héros d'une tragédie de Shakespear. [...]
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