Ce poème est un sonnet (ABBA / CDDC / EFE / FGG) et est la clé pour Les Fleurs du Mal, en éclaire les autres poèmes, comme un paradigme en quelque sorte. Le poète retranscrit les sensations rencontrées lors d'une ballade en forêt. Baudelaire y proclame que le poète est médiateur entre l'homme et la nature. Il y exprime sa théorie des correspondances horizontales et verticales et il y multiplie les figures rhétoriques qui permettent de mettre en évidence les relations : comparaisons, métaphores, oxymore.(...)
[...] Premier tercet : Baudelaire tient à démontrer son talent d'analyste. En effet, il choisit l'exemple des parfums pour illustrer l'étendue des sensations qu'il peut percevoir. Les deux tercets forment d'ailleurs un sizain (une seule phrase). La synesthésie est bien montrée ; en effet, trois sensations : tactiles, visuels et sonores sont évoquées à partir des parfums. Adjectifs polysémiques " doux Les adjectifs connotent la candeur, l'enfance. Monosyllabes : gaieté. Anacoluthe par le tiret. Parfums plus mûrs, plus forts, ils sont évoqués sur 4 vers. [...]
[...] Voir aussi " Le dormeur du Val " de Rimbaud. Premier quatrain : La Nature présentée de manière élogieuse : lieu sacré. Isotopie de la spiritualité : temple, symbole, visuel. Caractère solennel, respectable. Lieu de communication privilégié. Construction en deux parties, deux enjambements : aucun obstacle ne vient déranger l'équilibre. Analogie entre les arbres d'une forêt et les piliers du temple : thème de l'élévation vers l'au-delà. Fusion des différents domaines antinomiques évoqués : l'architecture, le vivant, le mystère. Symbiose : oxymore " vivants piliers Assonances en " i " qui témoignent du caractère énergique. [...]
[...] Il se fait ici l'héritier d'une pensée mystique et idéaliste qui présentait déjà le principe de l'analogie dans le monde. De Platon, aux romantiques allemands en passant par Balzac et Lamartine. Le poète et Baudelaire ici fait éprouver aux hommes dans les affinités des Correspondances possibles à l'unité de l'univers. Mais Baudelaire sait dépasser cet héritage pour trouver des accents qui lui sont propres et créer son paradis. Initiateur par là du courant poétique symboliste, il ouvre la voie aux grands poètes et " alchimiste du verbe " que sont Verlaine, Mallarmé et Rimbaud. [...]
[...] Second quatrain : Correspondances horizontales entre les différentes sensations. Synesthésie : fusion des sens. Baudelaire utilise un sens pour en percevoir un autre. Sonorités : échos dans les sons " KDL : qui de loin " comme de la . Assonances nasales en " on Aspect nocturne : " ténébreuse Sensations riches et denses " long, de loin Syntaxe : longue protase, cadence mineure. " Unité " : Baudelaire possède dans l'ensemble de ses sensations une perception générale de l'univers. [...]
[...] Baudelaire y proclame que le poète est médiateur entre l'homme et la nature. Il y exprime sa théorie des correspondances horizontales et verticales et il y multiplie les figures rhétoriques qui permettent de mettre en évidence les relations : comparaisons, métaphores, oxymore. Le titre de Correspondances au pluriel, signifie que la diversité demeure ici bas, qu'elle ne sera jamais réduite à l'unité, ce qui reviendrait à déduire de manière triomphale l'existence de la réalité intelligible : les fleurs pousseront donc toujours sur le mal, pour ne pas dire le fumier. [...]
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