Un Balcon en forêt, Julien Gracq, 1958, forêt des Ardennes, rencontre amoureuse
Mobilisé lors de la Seconde Guerre mondiale, Julien Gracq publie en 1958 « un Balcon en forêt » situé pendant la drôle de guerre dans la forêt des Ardennes. Le passage qui nous est proposé décrit une rencontre amoureuse entre le soldat grange et une femme mystérieuse.
[...] Ensuite nous étudierons comment la rencontre amoureuse classique devient originale. Nous allons, tout d'abord voir comment Julien Gracq nous plonge dans un univers réaliste et fantastique. Le cadre temporel du passage correspond à la drôle de guerre Nous sommes en 1939, la guerre est déclarée, mais non commencée et le soldat Grange est en situation d'attente, une attente inquiétante. La forêt des Ardennes, sous un rideau de pluie sans visibilité nous apporte un cadre propice au suspens, renforcé par cette métaphore. [...]
[...] on pensait d'abord quelque chose qui l'intriguait Grange crut discerner »l.16 A mesure que le récit avance et que le deuxième personnage se défini, nous assistons à une métamorphose. Progressivement la petite fille acquiert des caractéristiques propres à celles d'une jeune femme, elle n'est plus tout à fait une petite fille »l.22, quand elle court, les hanches sont presque d'une femme »l.22., et les détails sensuels appuient cette transformation : un fléchissement câlin »l.24, . blottie sur l'épaule d'un homme »l.26. [...]
[...] Dans un second temps nous analyserons comment cette rencontre amoureuse qui appartient au topos classique est à la fois originale. Nous retrouvons, en effet, de nombreux éléments propres à la rencontre classique. Comme nous l'avons vu dans la première partie, la rencontre aura lieu dans un cadre réaliste, décrit avec de nombreux détails qui permettent de visualiser la scène. Les parties narratives et descriptives s'alternent avec l'emploi des temps correspondants : l'imparfait de description, l.8 Il y avait dans sa démarche . et le passésimple : l. [...]
[...] Tout devient clair, et la trouée plus claire du chemin l.27, nous annonce la disparition de l'ambiguité. C'est le dénouement, grange est face à ses sentiments à son désir. Nous avons vu comment l'auteur nous plonge dans un univers réaliste de la drôle de guerre en introduisant des éléments du registre fantastique. Dans la foret des Ardennes une apparition mystérieuse attire le regard de Grange. Tout est prêt pour la rencontre amoureuse qui se prépare. Une rencontre amoureuse qui au-delà du topos classique contient des éléments originaux. [...]
[...] Tout d'abord, la connotation mystérieuse est soulignée par la répétition du nom silhouette Ensuite celle-ci devient une écolière en chemin une gamine en chemin pour l'école buissonnière puis apparait un vocabulaire du fantastique, pour la désigner : une fadette une petite sorcière de la forêt et une métaphore : une fille de la pluie qui suggère une nymphe. On remarque également un rythme particulier des phrases qui évoque les sautillements d'une fillette. tantôt elle sautait une flaque à pieds joints, tantôt elle s'arretait l.11-12. De nombreux verbes d'action décrivent ses mouvements enfantins. Finalement, Grange se rend compte que les hanches de cette écolière étaient presque d'une femme Ici l'auteur introduit des éléments sauvages et sensuels lorsqu'il compare les mouvements du cou à ceux d'un poulain Finalement, les éléments réalistes et fantastiques nous mènent vers une esthétique particulière. [...]
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