Baudelaire, "Les Fleurs du Mal", XXXIV, "Le Balcon" : commentaire

Résumé du document

Le souvenir de la femme aimée est exprimé souvent dans la poésie romantique avec un lyrisme nostalgique. Baudelaire influencé encore par ce courant littéraire se plait aussi à évoquer le souvenir de femmes qui l'ont fasciné dans Les Fleurs du Mal paru en 1857. Dans "Le Balcon", le poète s'adresse à une femme dont le statut ambigu étonne. Il suggère aussi l'évolution de la relation qu'il a eue avec elle. Enfin, le poème illustre aussi le pouvoir d'évocation de la poésie même (...)

Extraits

[...] La femme dès le premier vers est désignée comme mère des souvenirs. Le lien entre cette femme et le passé est encore suggéré au vers 22, or, c'est bien évidemment la mémoire qui conserve le passé (Mnémosyne en grec). Cette femme dans le poème a un rapport entre les différents arts, en particulier la poésie. On comprend mieux ainsi le deuxième vers. Le poème dit aussi le lien qui unit le poète à son art et la fonction de cet art pour lui est de rappeler le passé. [...]

[...] Enfin, le décor symboliquement signifie aussi les modalités de cette relation. La caractéristique principale du paysage et du lieu est la douceur Vapeurs roses). Atmosphère quasiment irréelle et idéale. Il y a à l'évidence correspondance entre l'ardeur du charbon, les chaudes soirées et la sensualité ardente au sein de la relation. De même, l'harmonie est encore suggérée par l'association des couleurs et de la lumière à la chaleur. Il y a ainsi une relation d'équivalence entre les lieux et la relation, c'est-à-dire entre l'extérieur et l'intérieur. [...]

[...] Baudelaire influencé encore par ce courant littéraire se plait aussi à évoquer le souvenir de femmes qui l'ont fasciné dans Les Fleurs du Mal paru en 1857. Dans Le Balcon le poète s'adresse à une femme dont le statut ambigu étonne. Il suggère aussi l'évolution de la relation qu'il a eue avec elle. Enfin, le poème illustre aussi le pouvoir d'évocation de la poésie même. La figure féminine à laquelle s'adresse le poète se caractérise par son ambivalence. Dès le premier vers elle est appelée Mère mais aussi maîtresse la maternité est associée à la sensualité. [...]

[...] Dans les deux premières strophes c'est l'intimité du couple qui est signifiée (vers et l'harmonie puisque les caresses mêmes se caractérisent par leur beauté, qualificatif d'ordre esthétique et non sensuel. Les choses dites dans la conversation sont impérissables parce que le contexte dans lequel elles ont été dites leur donne leur valeur. Dans la troisième strophe s'opère un rapprochement des deux êtres (vers 13) qui atteint son paroxysme au vers 14 où le poète à la manière d'un vampire semble se nourrir du sang de la femme aimée. [...]

[...] En effet la répétition cyclique signifiée par le pluriel : Les Soleils fait d'eux le symbole d'une victoire sur le temps : rajeunis. La triple invocation lyrique qui achève le poème semble aussi soustraire au temps les serments qui ne sont plus seulement ses serments. Le pouvoir qu'a la poésie de faire échapper au temps est encore signifié par le caractère incantatoire que donne au texte la répétition du 1er vers de chaque strophe. Le poème ainsi devient une formule litanique de formules magiques. [...]