Musset (1810-1857) est un poète et dramaturge français connu pour ses analyses des rapports humains et sa tendance à l'idéalisation. La pièce dont nous allons étudier un extrait s'appelle « On ne badine pas avec l'amour », drame romantique écrit en 1834, qui met en scène de jeunes personnages qui rejettent le destin qu'on leur a choisi. L'auteur y traite des rapports amoureux, sociaux et éducatifs. Dans ce passage, extrait de la scène centrale la plus longue de la pièce, la scène 5 de l'acte II, l'héroïne Camille souhaite expliquer à Perdican, son promis, les raisons de son départ. Elle a en tête sa liaison apparente avec une paysanne Rosette et le dialogue tourne à l'affrontement verbal.
[...] 46/48), les adjectifs pauvre et petite éveillant l'empathie. Par la reprise anaphorique interrogative savent-elles . ? il sous-entend qu'elles ignorent même la portée de leur acte. Les phrases exclamatives ô mon enfant ! (l.27/28), Ah ! comme elles t'ont fait la leçon ! (l.43/44), Comme j'avais prévu tout cela quand tu t'es arrêtée devant le portrait de notre vieille tante ! (l.44/45), eh bien ! [...]
[...] Le point le plus haut se situe au début de la quatrième séquence syntaxique dont le mais indique un basculement, un renversement. La référence à la mort quand on est sur le bord de sa tombe (l. 70/71), sert à montrer que c'est l'amour reçu et donné qui livre toute sa valeur à la vie. C'est même lui qui forge notre identité : c'est moi qui ai vécu et non un être factice crée par mon orgueil et mon ennui (l. 73/75). [...]
[...] La métaphore hyperbolique du poison dénonce leur manipulation, leur totale mainmise t'ont empoisonnée (l. 59). Le discours des religieuses est un venin puisqu'il agit contre le bien-être de Camille qui consisterait à épouser Perdican. Pour opposer l'amour des hommes à celui de Dieu, le héros utilise un chiasme : l'amour des hommes comme un mensonge (l.39/40) et le mensonge de l'amour divin (l.41). Il rappelle ainsi que les religieuses ne croient pas en l'amour véritable des hommes pour les femmes alors que lui ne croit pas en leur amour pour Dieu qui est la seule véritable tromperie. [...]
[...] Le sentiment de colère qu'elles éveillent chez Perdican est signe d'une tension maximale. Juste avant le passage étudié, Perdican avait déclaré à Camille tu es en colère, en vérité À son tour, Camille à la ligne 37 nous décrit son interlocuteur comme exaspéré : vous me faites peur, la colère vous prend aussi Musset fait l'économie de didascalies inutiles et utilise donc la parole des personnages pour fournir des indications scéniques. II Vision des relations hommes/femmes La supériorité de Perdican/Camille : Le passage étudié est l'exact moment où la maîtrise du dialogue bascule de Camille vers Perdican qui choisit de prendre la parole j'ai bien envie de te répondre un mot (l. [...]
[...] Il cherche à l'impliquer, à la toucher pour mieux la persuader. Enfin, sa dernière tirade tire sa force d'un schéma rythmique : les propositions s'organisent sur un rythme ternaire on est sur le bord (l.70), on se retourne (l.71), et on se dit (l.71/72) puis j'ai souffert souvent, je me suis trompé quelquefois, mais j'ai aimé (l.72/73). C'est un je volontaire et conscient de la souffrance, mais qui choisit d'agir. La conclusion c'est moi et non pas (l.73/75) reprend une structure binaire en opposition qui affirme son identité. [...]
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