Imaginez le monologue de Camille, après le départ de Rosette et Perdican. Vous traduirez son désarroi mais également son désir de vengeance.
CAMILLE. - Que me gagne la folie. J'ai envie d'oublier ces quelques paroles qui furtivement me sont parvenues. Ces mots que Perdican m'affectait délicatement n'étaient donc que mensonges ? Ces tendres élocutions qu'il m'énonçait à chacune de mes venues n'étaient donc que leurres ? Ces paroles qu'il m'avait déjà glissé tant de fois à l'oreille n'étaient donc qu'ironie ? Ces aveux amoureux qui me paraissaient pourtant si sincères n'étaient donc qu'impostures ? Ces phrases qui traduisaient apparemment l'émotion complexe qu'il éprouvait n'étaient qu'illusions ?
[...] (Elle accélère le pas alors qu'elle tourne autour de la fontaine) Je vaincrais sous des éclats de surprise. Tu t'effondreras suite à des stratagèmes abjects, des stratégies immondes que j'aurais élaborées pour ta destruction. Comme une armée entière, je décimerais tes dernières forces. (Elle s'élance dans une course de plus en plus effrénée) Tu imploreras enfin ma pitié, mais en mon cœur meurtri, tu ne trouveras plus que haine, souffrance, déshonneur. Je t'humilierais, te soumettrais, t'écraserais, te démantèlerais, t'anéantirais, te tuerais. Et cela de tout mon cœur. Tant que ma vengeance ne sera accomplie, tu seras mortifié. [...]
[...] (Elle court vers la fontaine où Rosette et Perdican étaient précédemment assis, puis s'adresse à un Perdican invisible dans l'eau sous l'influence d'une colère énergétique) Tu prétendais que tu m'aimais, que sans moi ton existence n'était que poussière. Foutaises ! J'exaucerai tes dires, ta vie ne sera que poussière maintenant. (Elle plonge la main dans l'eau pour supprimer l'illusion qu'elle s'imagine) Regarde tout cela s'effacer, regarde mon amour s'évaporer. Regarde comme cette image amoureuse a disparu. La voila qui m'a quitté pour toujours, elle ne reviendra. Tu souffriras, comme je souffre. Je te perdrais pour toujours cher amant, je me vengerai de ce poison que tu as insufflé à l'amour que je te portais. [...]
[...] Peut être ne suis-je plus assez désirable. Ou alors la chose qu'est de m'attendre sans fin avec le faux espoir de m'avoir tout à lui a enfin provoqué l'agacement chez lui. A moins qu'une illumination divine lui changea les sentiments qu'il éprouvait à mon égard. Je ne sais point la raison et je me questionne encore. Pourquoi elle, pourquoi Rosette, ma sœur de lait ? Peut être en avait-t-il assez des femmes religieuses et se lança-t-il à la conquête de la paysannerie. [...]
[...] (Elle se laisse glisser le long de l'arbre et chuchote quelques mots en sanglotant) Je me suis trompé, et cela depuis longtemps. J'étais tellement naïve de ne pas voir la vérité ou bien trop aveugle pour discerner le mensonge dans sa voix. Il m'a berné, comme jamais il n'aurait pu le faire. Je condamne ce moment qui me désillusionna de toutes ces moqueries. J'aurais préféré ne jamais ouïr cette conversation entre les deux amants. Il ne m'aime, il se donne déjà à une autre. [...]
[...] Enfin, dans le texte Inès cherche à se rapprocher physiquement d'Estelle par simple envie de séduction mais aussi pour l'aider à faire office de miroir dans l'Enfer ou elles résident. On peut aussi voir cette approche d'Inès comme une tentative de compréhension de la logique des Enfers et un essai pour apprendre le mal qu'a causé Estelle du temps où elle était vivante. Sujet d'Invention (16points) : Imaginez le monologue de Camille, après le départ de Rosette et Perdican. Vous traduirez son désarroi mais également son désir de vengeance. CAMILLE. Que me gagne la folie. J'ai envie d'oublier ces quelques paroles qui furtivement me sont parvenues. [...]
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