Baudelaire, premier poète de la modernité a été attiré par le spectacle de la ville contrairement à la nature, source pour lui d'excitation intellectuelle et d'ivresse sensuelle par laquelle il essaie de se divertir de son spleen dans les 18 poèmes des Tableaux parisiens, deuxième section de l'édition de 1861 de
[...] Par ailleurs s'exprime dans ce tableau parisien la fascination de l'amateur d'art pour une beauté moderne, bizarre voir horrible déjà observée dans la charogne ou le cygne : elle passe même avant la moquerie mais aussi la fraternité ou la charité romantique qu'exprimait Victor Hugo dans Les Contemplations. Cependant ce tableau renvoyant au poète le reflet de sa propre déchéance et de son propre exil, toute évasion hors du spleen se révèle alors vouée à l'échec, d'où la nécessité pour le poète de trouver d'autres divertissements dont le plus radical sera le voyage de la mort. [...]
[...] - Nouveau discours introduit v14 Structure thématique et logique - Le poème déroule un tableau parisien : esquisse d'une attitude et d'un regard : ceux des aveugles - Tentative d'explication et d'interprétation : comme si - Baudelaire finit par s'identifier à ces aveugles avec le nous - Opposition entre je et ils II- Les registres Registre à la foi réaliste et grotesque Registre grotesque - Les aveugles sont à la foi ridicule et étrange : ils suscitent sourires et frissons. - contempler : le poète croque ces personnages sans compassion. Il est étonné par leur laideur il extrait de cette laideur de la beauté - Lexique de l'horreur que suscitent les aveugles par leur laideur. Ce lexique est celui d'une laideur qui a une certaine beauté. [...]
[...] Pareils aux mannequins, vaguement ridicules ; Terribles, singuliers comme les somnambules, Dardant on ne sait où leurs globes ténébreux. Leurs yeux, d'où la divine étincelle est partie, Comme s'ils regardaient au loin, restent levés Au ciel ; on ne les voit jamais vers les pavés Pencher rêveusement leur tête appesantie. Ils traversent ainsi le noir illimité, Ce frère du silence éternel. Ô cité ! Pendant qu'autour de nous tu chantes, ris et beugles, Eprise du plaisir jusqu'à l'atrocité, Vois, je me traîne aussi ! [...]
[...] - Les aveugles ne sont source ni de compassion, ni de moquerie. - Baudelaire est fasciné par leur démarche grotesque et mécanique : souligné par deux comparaisons (mannequin et somnambule) - La fixité du regard est elle aussi source de fascination : dardant : regard fixe ; globe ténébreux : fixité d'un regard intérieur Registre réaliste - Evocation de la cité : Baudelaire lui parle en la personnifiant - Vulgarité de la cité soulignée par le terme péjoratif beugle - Atrocité, cruauté et barbarie de cette ville : ville qui tire son plaisir de la cruauté de certaines débauches. [...]
[...] Dans une lecture analytique de ce poème d'octobre 1860, nous étudierons ses structures, ses registres et l'invitation à la méditation. Les structures de ce poème Structure poétique - Sonnet irrégulier : 4 rimes pour les 2 quatrains, rimes embrassées : sonnet à l'italienne - Les rimes sont suffisantes : une seule rime riche en eugle qui met en valeur le titre - L'alexandrin des rythmé de façon irrégulière : met en valeur le fait que les aveugles aussi sont une dissonance, une fêlure - Rejet interne au loin rejet externe au ciel : ces nombreux rejets produisent un effet d'élargissement du regard des aveugles. [...]
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