Montaigne, "Essais", "Avertissement au lecteur" (commentaire)

Résumé du document

Comment Montaigne présente-t-il son livre et se peint-il ?

Comment l'avertissement introduit-il le lecteur dans la lecture de l'Essai ?

Après avoir étudié les caractéristiques de l'oeuvre que nous expose Montaigne, nous dégagerons le portrait de l'auteur que ce début nous permet d'esquisser (...)

Extraits

[...] Comment l'avertissement introduit-il le lecteur dans la lecture de l'Essai ? Apres avoir étudié les caractéristiques de l'œuvre que nous expose Montaigne, nous dégagerons le portrait de l'auteur que ce début nous permet d'esquisser. Présentation de son œuvre Un autoportrait Je suis moi-même la matière de mon livre (allitération en m triple identité je moi-même et mon ( Importance du moi, de plus cette allitération en m souligne cette focalisation extrême sur sa personne. Je peins ( auteur = personnage = narrateur Pronom tonique ( c'est moi que je peins nombreux emplois de la première personne sous différents formes. [...]

[...] Il valorise l'autre et il attentif aux siens. Il est attaché au genre humain : famille, amis, lecteur, autres civilisations. Il considère l'autre Si j'avais été parmi ces nations qu'on dit vivre encore sous la douce liberté des premières lois de la nature (termes valorisants, mélioratifs) Il est rigoureux et pédagogique ( structure circulaire Lecteur ( ainsi lecteur Avertissement ( avertissement Début ( fin ainsi donc Il finit comme il a commencé avec une apostrophe lecteur tutoiement = tentative de proximité La composition du texte : - Interpellation au lecteur (apostrophe) : Montaigne n'écrit ni pour le public ni pour sa gloire personnelle - Son public se limite à ses proches - Montaigne ne cherche que le naturel, même s'il est peu flatteur - Apostrophe à la fin : Adieu désinvolte au lecteur Conclusion : Cet avertissement au lecteur nous a permis d'établir que les essais appartiennent bien au genre autobiographique de l'autoportrait et de tracer une ébauche du modèle dont la riche et complexe personnalité qui se révèle déjà. [...]

[...] Montaigne interpelle le lecteur. Il lui propose un livre dont il déconseille la lecture. La désinvolture est exprimée par Nulle considération de ton service (hyperbole). Et il dénigre son ouvrage ce n'est pas raison que tu emploies ton loisir en un sujet si frivole et si vain ( anaphore de l'intensif si Stratégie qu'il emploi pour attirer son lecteur (fausse modestie, désinvolture, coquetterie que soulignent les adjectifs si frivole et si vain Tout entier et tout nu ( rythme binaire et anaphore en tout (intensif) = coté provocateur, confiance au lecteur, c'est une façon paradoxale d'attirer le lecteur en dénigrant son ouvrage + jeu avec le lecteur, provocation amusante, ajouté en fin de phrase pour souligner le caractère insolite. [...]

[...] Il annonce ce qu'il veut faire de façon positive, en effet il insiste sur son projet je veux qu'on m'y voie dans ma façon simple, naturelle et ordinaire, sans recherche ni artifice il ne désire pas dissimuler le négatif, il garantit la vérité abs d'artifices ( Rythme ternaire procédé d'insistance qui permet d'affirmer avec plus de force son projet, sa position. Il développe ce qu'il veut et précise ce qu'il ne veut pas. (Il procède de manière méthodique. Il y a ici des termes antithétiques. L'aspect négatif de sa personnalité est garant de sa sincérité. [...]

[...] Ainsi, lecteur, je suis moi-même la matière de mon livre : ce n'est pas raison que tu emploies ton loisir en un sujet si frivole et si vain. Adieu donc. A l'age de 38 ans, Montaigne (1533-1592) qui a bénéficié d'une éducation humaniste se retranche dans une bibliothèque. Il laisse alors libre cours aux réflexions qui lui inspire ses lectures et qu'il consigne dans ses Essais publié une première fois en 1580. Dans l'avertissement au lecteur placé au début des Essais il présente le dessein de son ouvrage. [...]