Quand Edmund White déménage à Paris, en 1983, quittant New York City au beau milieu de la crise du Sida, il a quarante-trois ans, il ne parle pas un mot de français et il ne connaît que deux personnes dans toute la ville. Mais à l'âge de la maturité, il découvre les affres et les plaisirs de la découverte d'une nouvelle culture. Au moment où il quitte Paris, quinze années plus tard, il maîtrise assez bien la langue pour animer des émissions de radio et de télévision françaises et, dans le cadre de son travail de journaliste, il a rencontré tout le monde. Enfin, tout le monde qui compte : Yves Saint-Laurent, Catherine Deneuve et Michel Foucault ne sont pas les moindres. Il a développé des amitiés profondes et durables, comme celle qu'il noue avec Marie-Claude de Brunhoff, une critique et hôtesse glamour et très en vue de la scène littéraire parisienne. C'est à travers elle qu'il parvient à mieux comprendre le mystère du comportement des Français, ces êtres si étranges.
[...] Un ton de révélations Les mémoires d'un écrivain sont le plus souvent décevantes. Pour un romancier comme Edmund White, les éléments vraiment intéressants ont tendance à se produire dans la solitude d'un bureau, devant un écran d'ordinateur. Peu importe que la vie sexuelle de l'auteur soit très épicée. Il est difficile de faire, résonner de manière très excitante le sont, d'un crayon tapant contre les dents. Mais heureusement, la carrière de White s'est avérée une brillante exception à cette règle. [...]
[...] Affinités proustiennes Ce n'est sans doute pas un hasard si l'auteur le plus souvent cité par White n'est autre que Marcel Proust. Proust, en effet, qui fit l'objet par White d'une biographie sympathique, apparaît comme la main invisible qui guide l'écrivain américain à travers Paris. En vérité, il y a des moments, comme ce portrait des Rothschild, en partance pour une soirée de plus, élégamment vêtue, mince, ponctuelle, impeccable, où l'écriture semble glisser vers une réactualisation amoureuse ou peut-être une légère parodie, du grand roman de Proust. [...]
[...] Si son expérience de 15 années à Paris était aussi raffinée que vivre à l'intérieur d'une perle ses mémoires ressemblent plus au tas de bijoux, détendu et mat que Nahum Tate a vu dans Le Roi Lear de Shakespeare. Pourtant, chaque épisode brille si bien qu'il est presque sans importance que certains des bijoux se révèlent être faits de pâte. Edmund White, Inside a Pearl, My Years in Paris Bloomsbury publishers, New York, USA 2014. [...]
[...] Autour des mémoires d'Edmund White, Inside a Pearl, My Years in Paris Autour des mémoires d'Edmund White, Inside a Pearl, My Years in Paris Quand Edmund White déménage à Paris, en 1983, quittant New York City au beau milieu de la crise du SIDA, il a quarante-trois ans, il ne parle pas un mot de français et il ne connaît que deux personnes dans toute la ville. Mais à l'âge de la maturité, il découvre les affres et les plaisirs de la découverte d'une nouvelle culture. [...]
[...] On se prend à regretter que cet ouvrage ne soit pas plus long. Plus on avance dans les chapitres, plus l'écriture devient anecdotique. Il y a même à un moment une longue digression de tout un chapitre au sujet de séjours à Londres qui pourraient être rebaptisée : Soirées que j'ai appréciées. Une interprétation généreuse consisterait à dire que la structure un peu molle de White correspond à une tentative de copier le travail de la mémoire, qui se comporte toujours ainsi, à la manière d'un mauvais romancier, avec ses personnages vulgaires et ses histoires complexes et irrésolues. [...]
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