Automne malade, Guillaume Apollinaire, Alcools, fuite du temps, saison mentale, emprise du temps, menace d'une éclipse définitive
Situé dans la dernière partie du recueil, escorté de « À la santé » et de « Cors de chasse », « Automne malade » ressaisit le thème de la fuite du temps. Poème lyrique en vers libres, ce texte prend la forme d'un tableau morcelé enrichi d'une méditation. Les motifs chers à Apollinaire s'y ordonnent : le passage, le caractère éphémère des choses, la mort. Il convient par conséquent de voir comment l'évocation de l'automne – qui est pour le poète sa « saison mentale » - est le fait d'une vision intérieure et subjective, soumise à l'emprise du temps, à la menace d'une éclipse définitive.
[...] Grâce à ce temps, Apollinaire exprime tout de suite le but de son texte. Le fait de positionner la conclusion au début appuie une nouvelle fois sur la fatalité et la certitude qu'il a au sujet de la fin proche de l'automne. Cependant, si nous avons vu qu'Apollinaire nous dépeint l'automne comme éphémère, il expose bien plus par la vision subjective qu'il adopte. En premier lieu, on peut soulever la présence du je au vers 14 du poème ce qui signifie que c'est Apollinaire lui-même qui exprime son sentiment. [...]
[...] Reprenant un des thèmes sans doute les plus exploités de la poésie romantique (l'automne et la mélancolie qu'il inspire). Apollinaire s'attache à offrir un tableau qui tire habilement parti des motifs conventionnels pour créer de la nouveauté. Nouveauté dans la composition, morcelée et simultanée, mais aussi dans la vision subjective qui se plaît à accélérer l'écoulement du temps et à préfigurer, par le moyen d'images éloquentes, le moment de la mort. La grande originalité d'Apollinaire est sans doute d'avoir su éviter, sur ce thème, le lyrisme plaintif aussi bien que la composition oratoire. [...]
[...] Toutes ces expressions ont un point commun, elles montrent que le temps est indépendant de la volonté de l'homme, car il ne peut avoir d'influence sur ces actions. On peut déceler un lien avec le thème de la chute dans la musicalité du poème ainsi que dans la disposition des derniers vers. En effet, les six dissyllabes qui clôturent le poème imitent dans leur sonorité et disposition le va-et-vient des feuilles qui tombent. De plus, la répétition du son -oule tous les deux vers indiquent une forme de fatalité. [...]
[...] Automne malade, Alcools Guillaume Apollinaire Situé dans la dernière partie du recueil, escorté de À la santé et de Cors de chasse Automne malade ressaisit le thème de la fuite du temps. Poème lyrique en vers libres, ce texte prend la forme d'un tableau morcelé enrichi d'une méditation. Les motifs chers à Apollinaire s'y ordonnent : le passage, le caractère éphémère des choses, la mort. Il convient par conséquent de voir comment l'évocation de l'automne qui est pour le poète sa saison mentale - est le fait d'une vision intérieure et subjective, soumise à l'emprise du temps, à la menace d'une éclipse définitive. [...]
[...] Tout au long du poème, la mort est présente : Tu mourras (vers Meurs (vers La vie/S'écoule (vers 23) comme si elle hantait le poète. Il semble angoissé par cette fatalité et cependant n'hésite pas à la présenter comme telle en utilisant un indicatif futur indiquant la certitude. L'automne, va en effet s'éteindre et le je avec elle. La mort peut également être perçue ici comme une délivrance, la délivrance du chagrin est de la douleur que peut procurer la vie. [...]
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