La Divine Comédie est une œuvre d'une très grande beauté. C'est un poème sacré et une épopée composée de cent chants répartis en trois parties: l'Enfer, le Purgatoire et le Paradis, qui conduisent à la découverte de Dieu. Ce dernier est constitué de 33 chants et 10 cieux, il commence par une montée au ciel de Dante et de Béatrice et s'organise selon le mérite de ses occupants.
Dans le Chant XV, Dante, continuant son voyage dans le Paradis, guidé par Béatrice, rejoint le cinquième ciel, celui de Mars dans lequel sont recueillies les âmes de ceux qui ont combattu pour la foi. C'est là qu'il rencontre pour la troisième fois son trisaïeul Cacciaguida (qui mourut dans la deuxième croisade en Terre Sainte en combattant les infidèles vers 1147) qui le salue avec une grande affection. Il remercie Dieu de la grâce accordée à son descendant et dresse un tableau idyllique de la cité florentine honnête et pacifique de l'époque ainsi que de ses antiques vertus.
Au chant suivant, Dante s'adresse à Cacciaguida en le questionnant sur l'ancienneté de leur famille et celui-ci passe en revue d'anciennes familles, qui par leurs vertus austères, ont fait la gloire de la commune. Il prouve ainsi que le bonheur n'est pas lié à l'accroissement des richesses mais qu'il est rapidement ruiné par le développement des rivalités et des luttes. Cacciaguida y décrit également ses conditions de vie à Florence à cette époque.
Au chant XVII, Dante interroge Cacciaguida sur les obscures prophéties entendues durant son voyage dans l'outre-tombe. Dante, conforté par Béatrice souhaite connaître son futur. Son ancêtre lui prédit un triste destin qui l'attend : la condamnation politique et l'exil. Dante sera recueilli par la famille des Scaligeri qui l'hébergea généreusement. Il invite par la suite Dante à révéler ce qu'il a appris dans les trois règnes de son voyage. Cette révélation, selon Cacciaguida, aura une saveur amère pour beaucoup mais elle sera essentielle pour l'humanité.
Les chants XV, XVI et XVII constituent la triade des chants de Cacciaguida. Le ciel de Mars correspond au lieu où le voyage dans l'outre-tombe reçoit la solennelle confirmation que le voyageur et investit d'une mission. Les chants XV et XVI ont pour thème majeur Florence et dans le chant XVII c'est l'image de « l'exul immeritus » avec les thèmes fondamentaux de l'exil et du voyage.
[...] Le passage se situe au chant XVII du Paradis, après que Dante a questionné Cacciaguida sur sa vie future et que celui-ci fasse allusion à la prémonition divine. Cet extrait correspond à la prédiction de l'exil de Dante et aux angoisses qui en résultent. Ces 24 premiers vers correspondent à la réponse de Cacciaguida sur son avenir. Le passage est composé de deux parties. La première correspond aux vers 46 à 51 et traite de la prophétie de l'exil du poète et la seconde expose les peurs et les préoccupations que cela provoquera en lui (52 à 69). [...]
[...] Il se sent fragile, car il ne peut compter sur personne. Dante est également angoissé de voir une société en ruine. Ce voyage paradisiaque est pour Dante une envie de connaissance et un besoin de s'élever spirituellement. Dante, grâce à la figure de Cacciaguida peut exprimer tout ce qu'il ressent, sans retenue. Dante a besoin de crier sa haine et de livrer ses états d'âme. Cet exil de Florence est une étape fondamentale dans la vie de Dante. Il brisa sa vie d'homme, détruit ses liens sociaux et ses habitudes. [...]
[...] Questo si vuole e questo gia si cerca Ici si désigne le Pape Boniface VIII et sa cour. Ce qu'ils veulent c'est le bannir et ce qu'ils cherchent désigne le complot qui s'organise à Rome. L'expression là dove Cristo tutto di si merca renvoie aux accords secrets que Boniface VIII préparait en 1300 pour renverser à Florence le gouvernement des Blancs auquel Dante appartenait. Dante, à cette date devint l'un des six prieurs de Florence, il avait donc une grande importance dans la vie de la cité. [...]
[...] Ce mot exprime la douleur de l'abandon, de l'exil et surtout l'amertume. Il a pour but d'attendrir le lecteur et de l'émouvoir sur le sort de Dante. Le fait de se faire bannir de sa patrie et loin des siens implique nécessairement un sentiment de solitude, de fragilité et de nostalgie. C'est l'un des tercets les plus douloureux et plus connus de la Divine Comédie. Il exprime la souffrance, la déception et le chagrin que provoqua cet exil forcé et l'angoisse de quitter tout ce qu'il aime. [...]
[...] Dante se questionne sur le sens de son engagement social et politique pour donner la paix à Florence. Dante, à travers Cacciaguida s'autoproclame combattant contre un monde violent et corrompu. Tous deux acceptèrent d'avoir une vie faite de sacrifices et de luttes. Dante se donne du prestige en disant que la famille Alighieri fait partie de l'une des plus anciennes souches de Florence. Ainsi, Dante est né du sang florentin le plus pur qui soit puisque son ancêtre Cacciaguida fait partie d'une antique famille noble. [...]
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