Normalement c'est difficile de parler de la torture car c'est un sujet tabou, d'autant plus, quand on a soit même torturé. Pourtant, Aussaresses parle ouvertement de la torture et ose dire toute la vérité même si elle est horrible. Le mot « torture » ne cesse d'être répété ce qui veut bien dire qu'Aussaresses n'a pas peur de parler sans détour sauf une fois par un euphémisme au début de l'extrait. Il n'a aucune gêne à aborder ce sujet : « pratiques », « procédés » qui sont des exemples précis de torture (...)
[...] Cela renforce l'aspect antipathique d'Aussaresses. Conclusion L'argumentation exposée est celle d'un homme de mauvaise foi, il a conscience qu'il a commis des actes horribles et cherche à se justifier. Ce qui est grave, c'est l'absence de regrets qui fait que l'on n'éprouve pas beaucoup de pitié envers lui. [...]
[...] Tortionnaires humains Il récuse l'idée qu'un tortionnaire est une être inhumain, un fou, un pervers en disant ces policiers n'étaient ni des bourreaux, ni des monstres mais des hommes ordinaires 70-71) et que n'importe qui d'entre nous pourrait en être un ! Si on torture, ce n'est pas par plaisir mais par obligation pudiquement ainsi, les tortionnaires sont présentés comme des hommes respectables dévoués à leur pays 72). Aussaresses parvient à présenter la torture sous un jour avantageux, on comprend ces hommes et on les excuserait presque. [...]
[...] Au total, il ne reste pas grand-chose de convaincant dans son argumentation. Un général menteur Il semble bien qu'il faille le considérer comme un menteur : il affirme qu'il existait plusieurs arguments en faveur de la torture alors qu'il n'en développe qu'un seul, ainsi, il faut donc parler de mauvaise foi chez Aussaresses qui promet une argumentation mais qui en expose une sans valeur. Ce n'est pas les policiers seul qui l'ont convaincu mais en son for intérieur, Aussaresses est déjà favorable à la torture. [...]
[...] Je ne tardai pas du reste à me convaincre Aussaresses nous révèle ici qu'il ne lui a pas fallu beaucoup de temps pour changer d'opinion. Il nous ment donc quand il cherche à nous faire croire qu'il a hésité avant de torturer et que ce sont d'autres personnes qui l'ont convaincu. Un homme détestable parce qu'il n'assume pas ses responsabilités On éprouve de l'antipathie pour cet homme qui cherche à donner une image positive de lui-même et de la torture, ne se rendant même pas compte des horreurs qu'il peut écrire : en sirotant un pastis 87) il parle de la torture comme s'il s'agissait d'un match de football. [...]
[...] Il fait des rumeurs j'avais entendu dire 15) que des procédés semblables avaient déjà été utilisés Il montre que la torture existait avant son arrivée à Philippeville puisque les policiers utilisaient la torture, comme tous les policiers Contexte de la guerre Aussaresses ne fait aucun doute que la torture s'explique parce qu'elle a lieu dans un contexte de guerre. Des circonstances exceptionnelles 73) qui expliquaient et justifiaient 75) la torture. Il fait une antithèse aux temps ordinaires 78) ou la torture serait inacceptable 77). La torture justifiée par un souci d'efficacité Aussaresses va démontrer que la torture est le seul moyen efficace pour éviter des morts et sauver des vies. [...]
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