Explication linéaire sur le chapitre II d'Aurélien d'Aragon de "quand Aurélien cherchait à qu'elles ne se déchirassent". Explication en deux parties afin de voir comment Bérénice apparaît aux yeux d'Aurélien. Références au masque de la femme-noyée puis de la Bérénice de Racine.
[...] Bérénice demeure du côté du fantasme, le fantasme de la guerre ou celui de la femme, et du côté des images. La multiplicité des images attachées à Bérénice, ou des associations que fait lever son nom, métamorphose la jeune femme en un être poétique qu'aucune interprétation ne parvient à définir, à réduire. Elle demeure insaisissable à Aurélien. Trop riche de sens, elle resterait fondamentalement inconnue à Aurélien il ne savait rien d'elle . une inconnue. L'inconnue (page 211). Bérénice incarne et résume l'ambiguïté de l'être féminin aux yeux d'Aurélien. [...]
[...] La description physique de Bérénice est à la fois en rapport avec l'introduction du masque de l'Inconnue de la Seine et donc le visage de la mort. Elle est un être poétique qu'aucune interprétation ne peut saisir, elle reste un secret (pages 707 à 709). Le roman d'Aragon met ainsi en scène une femme qui paraît insaisissable, un être à part entière dont il tombera éperdument amoureux. [...]
[...] Dans le premier paragraphe du chapitre II, Aurélien évoque le physique de Bérénice tel un masque. Ce masque est alors le symbole de la morte-noyée que des policiers ont retrouvé dans la Seine et ont donc moulé son visage. Chez Aragon, Bérénice est ainsi comparée de part son physique tel ce masque, elle incarne ainsi la représentation de la figure emblématique de l'ensemble des années 20, de la société qui se noie. Tout le roman est basé sur le progrès de Bérénice vers son vrai visage, qui est celui de la femme morte. [...]
[...] Cette couleur est également chargée de symbole dans la mesure où elle représente un amour naissant qui est donc celui entre Bérénice et Aurélien mais la thématique du gris et de la grisaille symbolise les couples qui ne fonctionnent pas l'amour entre Bérénice et Aurélien est donc placé sous le signe de la tragédie. Le paragraphe se terminant sur le subjonctif imparfait se déchirassent à la ligne 30 donne l'idée d'une fin qui va être tragique telle la pièce de Racine. En définitive, nous pouvons dire que dans cet extrait d'Aurélien nous avons le thème du roman : la tragédie. Aragon s'étant inspiré de la pièce de théâtre de Racine nous pouvons observer que son œuvre est ainsi chargée de multiples symboles. [...]
[...] La répétition du verbe à l'imparfait devait ligne 9 et renforcé par la virgule, permettant de faire une césure, donne cette impression d'impératif et d'une forte volonté de la part d'Aurélien. Cela nous fait penser de nouveau au rythme d'une chanson, d'un refrain. De la ligne 10 à 12 la description de Bérénice se termine par une critique des plus déplaisantes dans la mesure où le paragraphe se termine sur cet adjectif désagréable (ligne 12) qui renforce cette idée que le stéréotype de la femme idéale n'est pas l'incarnation de Bérénice. Cela met une pause dans le récit entre les défauts et les qualités de Bérénice. [...]
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