En attendant Godot, Fin de partie, Beckett, esthétique beckettienne, représentation métaphysique, réalité vécue, condition humaine, théâtralisation, individualités des personnages, réalité spatiale et temporelle
Ce document est une analyse du jugement « Les personnages de Beckett savent, leur propre expérience leur en ayant donné l'évidence, que la réalité spatiale et temporelle est une illusion et que leur vrai moi existe dans une autre dimension qui n'est pas celle de la matière », se basant sur les deux pièces de Beckett suivantes : En attendant Godot et Fin de partie.
[...] C'est de cette réalité que s'entretiennent les personnages dans une réinterprétation du monde voulue par l'auteur : une représentation métaphysique de la condition du monde qui reflète, finalement, cette intériorité qui est le tout de l'œuvre beckettienne : « La seule recherche féconde est une excavation, une immersion de l'esprit, une plongée en profondeur. L'artiste est certes actif, mais d'une manière négative : il se dérobe à la vanité des phénomènes situés à la circonférence périphérique, il se laisse attirer jusqu'à l'œil du cyclone ». [...]
[...] Il est certain que Beckett livre tout à la fois dans En attendant Godot et Fin de partie une expérience de l'humanité, une expérience de la condition humaine mais également une représentation mentale et métaphysique de la condition du monde par-delà les expériences vécues des personnages beckettiens (II). Une expérience vécue de la condition humaine Les deux œuvres, parties liées dans une représentation commune de l'expérience vécue des personnages, participent ensemble d'une unité esthétique qu'ont bien relevée les chercheurs en dramaturgie beckettienne : « On fera cependant ici le pari que l'esthétique de Beckett, entendue non seulement comme discours explicite qu'il tient sur l'art, mais aussi comme conception implicite lisible dans son écriture, permet de saisir l'unité profonde de l'œuvre ». [...]
[...] La neutralité matérielle du monde est exprimée parce que ce n'est pas le monde lui-même qui est plein de signifiants, mais les personnages qui projettent leurs propres références sur le monde « imbibé » des personnages beckettiens. Fonder le monde par le « moi » des personnages Le « vrai moi » des personnages est le seul qui soit digne de matérialité, d'intérêt factuel dans les deux pièces de Beckett. Le temps n'est jamais qu'une représentation du temps vécu par les personnages, une expression de la sensibilité « phénoménologique » des personnages par rapport à la temporalité qu'ils expérimentent constamment tout au long des pièces. [...]
[...] La projection des individualités sur une lecture du monde De fait, ce sont les individualités des personnages d'En attendant Godot et Fin de partie qui définissent une lecture du monde porté de, par et pour les personnages beckettiens. Ces individualités sont bien entendu couplées à des apprentissages ; autrement dit, des aspects de la connaissance, comme cités précédemment. C'est ce qu'expérimente, par exemple, Clov, dans Fin de partie, face à Hamm : « Hamm : Hier Qu'est-ce que ça veut dire ? [...]
[...] En effet, Beckett cite allègrement, hors des deux pièces, les philosophes qui l'ont inspiré sur ce point particulier de la conception métaphysique du monde : « Descartes, Geulincx ( . Berkeley ( . ) sont pour lui des références constantes et explicites ». Le lieu et le temps, dès l'ouverture, sont mal, si ce n'est pas fondamentalement, introduit dans En attendant Godot : « Route à la campagne, avec arbre. Soir. Estragon, assis sur une pierre, essaie d'enlever sa chaussure. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture