Le texte proposé est extrait d'« Un athlétisme affectif », section du Théâtre et son Double, oeuvre d 'Antonin Artaud parue en 1938. Réunissant ses écrits sur le théâtre depuis 1932, l'auteur y pose les principes fondateurs d'un nouvel art théâtral. Situé à la fin de l'oeuvre, « Un athlétisme affectif » clôture le programme esthétique développé dans la seconde partie du livre sous le nom de « Théâtre de la cruauté ». Artaud aborde ici la question du travail de l'acteur. Sous la forme du manifeste, il en formule une nouvelle définition accompagnée de la description d'une nouvelle technique de jeu. Il répond donc à la fois aux questions « qu'est-ce qu'un acteur ? » et « sur quoi repose son jeu ? ». Artaud exprime très explicitement sa thèse ligne 6 : « L'acteur est un athlète du cœur ». Quant à la technique, elle porte le nom du chapitre : il s'agit de « l'athlétisme affectif ».
[...] C'est un théâtre qui s'adresse exclusivement à l'entendement. La correspondance entre musculature affective et localisation physique des sentiments tisse un lien entre intériorité et extériorité. La musculature rattachant l'affectivité à une vie interne de l'organisme, les localisations physiques contenant l'idée d'un en dehors. Cette relation entre intériorité et extériorité nous semble très importante dans la mesure où elle justifie, dans la deuxième partie du texte, l'importance de la question du souffle. On croit par ailleurs reconnaître dans ces premières lignes, l'influence du développement de la science de l'art et de la psychologie expérimentale allemande. [...]
[...] Situé à la fin de l'oeuvre, Un athlétisme affectif clôture le programme esthétique développé dans la seconde partie du livre sous le nom de Théâtre de la cruauté Artaud aborde ici la question du travail de l'acteur. Sous la forme du manifeste, il en formule une nouvelle définition accompagnée de la description d'une nouvelle technique de jeu. Il répond donc à la fois aux questions qu'est- ce que un acteur ? et sur quoi repose son jeu ? Artaud exprime très explicitement sa thèse ligne 6 : L'acteur est un athlète du cœur Quant à la technique, elle porte le nom du chapitre : il s'agit de l'athlétisme affectif Reliant l'activité affective de l'acteur à son activité physiologique et physique, il procède à une coupe intérieure de son corps, sorte de reconstitution de ce dernier, selon et dans la continuité des principes du Théâtre de la cruauté Construit sur deux mouvements, on peut découper le texte en deux parties. [...]
[...] Mais c'est alors que la seconde partie de la phrase interroge : à quelle division de l'homme total la sphère affective se rattache-t-elle ? L'emploi du point virgule pourrait suggérer qu'il s'agit de deux idées distinctes. Le terme sphère ne recouvrant pas tout à fait l'idée du monde. L'auteur réaffirme ici l'affectif comme terrain privilégié de l'acteur. Ce lien d'appartenance, encore une fois, est de nature physique. Si l'acteur est concerné par cette division de l'homme total, c'est qu'il l'incarne. Il appartient à cette culture unitaire, que dans lignée de Nietzsche, Artaud recherche. Le corps de l'acteur ramène à l'unité. [...]
[...] Celui-ci est décrit comme fondamental au travail de l'« athlétisme affectif Il permet d'opérer un certain nombre de distinctions. D'abord d'avec l'athlète. Lorsque chez l'acteur le corps repose sur le souffle, chez l'athlète c'est le souffle qui repose sur le corps. Puis, c'est la qualité du souffle qui détermine la nature du jeu. Dans la suite du texte, Artaud exposera, selon la théorie de la kabbale, six façons de le répartir. Tel qu'il est ici présenté, le travail de l'acteur relève de la première importance. [...]
[...] On retrouve cette articulation entre sensible et spirituel, matière et esprit, si cher à Artaud et dont, à nos yeux, l'acteur est l'enjeu. Pour expliciter son propos, l'auteur s'appuie sur un exemple comparatif. L'acteur est comparable à un athlète physique (l.3-5). C'est un athlète du coeur (l. parce qu'ils se suivent directement dans la pensée, nous avons choisi de regrouper ces passages dans notre analyse. La notion importante à laquelle Artaud fait référence est celle du double (l.5). Celle-ci n'a pas encore été définie dans l'ouvrage. Artaud détaillera le sens qu'il lui confère quelques lignes plus loin. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture