Cet extrait de la fête de l'oie est un des passages primordiaux du roman. En effet, considérée comme un thème obscène, la nourriture est pourtant un des thèmes majeurs de l'esthétique naturaliste, tant elle exprime les besoins fondamentaux de l'homme. L'intérêt dramatique s'accompagne donc d'un intérêt sociologique car la scène se veut le reflet des réalités de l'époque. Cependant, le regard du narrateur n'est pas totalement neutre et l'ironie est perceptible (...)
[...] À la grande table, on respirait, renversé sur les dossiers des chaises. Les hommes déboutonnaient leur gilet, les dames s'essuyaient la figure avec leur serviette. Le repas fut comme interrompu ; seuls, quelques convives, les mâchoires en branle continuaient à avaler de grosses bouchées de pain, sans même sans apercevoir. On laissait la nourriture se tasser, on attendait. La nuit, lentement, était tombée ; un jour sale, d'un gris de cendre, s'épaississait derrière les rideaux. Quand Augustine posa deux lampes allumées, une à chaque bout de la table, la débandade du couvert apparut sous la vive clarté, les assiettes et les fourchettes grasses, la nappe tachée de vin, couverte de 10 miettes. [...]
[...] Elle leur offre un festin : après le potage, la blanquette de veau et l'épinée de cochon, c'est au tour du plat principal, une oie rôtie. Cet extrait de la fête de l'oie est un des passages primordiaux du roman. En effet, considérée comme un thème obscène, la nourriture est pourtant un des thèmes majeurs de l'esthétique naturaliste, tant elle exprime les besoins fondamentaux de l'homme. L'intérêt dramatique s'accompagne donc d'un intérêt sociologique car la scène se veut le reflet des réalités de l'époque. [...]
[...] Un élément perturbateur (ligne 12) La sollicitude, exprimée au style direct, de Virginie (Peut-on vous donner un coup de main va déplacer le récit en cuisine, avant de rapporter le service de l'oie rôtie. Une scène de triomphe (lignes 13 à 23) C'est le retour de Gervaise avec l'oie rôtie. Conforme à un véritable triomphe le récit est alors marqué par : le thème du cortège De nombreuses allusions manifestent l'aspect spectaculaire de la scène. L'oie fait une entrée majestueuse : Et il y eut une rentrée triomphale, Gervaise portait l'oie, les femmes marchaient derrière elle (lignes 16 à 18). [...]
[...] Quand 20 l'oie fut sur la table, énorme, dorée, ruisselante de jus, on ne l'attaqua pas tout de suite. C'était un étonnement, une surprise respectueuse, qui avait coupé la voix à la société. On se la montrait avec des clignements d'yeux et des hochements de menton. Sacré mâtin ! quelle dame ! quelles cuisses et quel ventre ! [ ] Émile Zola, L'Assommoir, chapitre VII (La fête de l'oie). ÉTUDE ANALYTIQUE Introduction Émile Zola (1840-1902) est un écrivain, journaliste et homme public français, considéré comme le chef de file du naturalisme. [...]
[...] Cette personnification finale de l'oie, assimilée à une femme attirante, confirme la portée symbolique de cet épisode. Les habitudes alimentaires de cette classe sociale sont également annoncées. Il s'agit de : - l'excès (les mâchoires en branle, continuaient à avaler de grosses bouchées de pain, lignes - le manque de raffinement. Les ouvriers ne mangent pas élégamment comme les bourgeois, mais abondamment : de grosses bouchées (ligne On laissait la nourriture se tasser (ligne et avec négligence (la débandade du couvert apparut sous la vive clarté, les assiettes et les fourchettes grasses, la nappe tachée de vin, couverte de miettes, lignes 8 à 10). [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture