Le chapitre VII marque l'apogée de l'ascension sociale de Gervaise, cristallisée par le repas de « la fête de l'oie », même si certains signes avant-coureurs laisser augurer la déchéance de la blanchisseuse. Rien de plus normal puisque, septième sur douze, il est placé à l'articulation des deux parties du roman.
Pour sa fête, Gervaise a invité à la blanchisserie pour le repas du soir quatorze personnes, (famille, ouvrières et amis). Elle leur offre un festin : après le potage, la blanquette de veau et l'épinée de cochon, c'est au tour du plat principal, une oie rôtie (...)
[...] - pour le père Bru, il mange n'importe quoi (qui avalait tout, la tête basse, ligne 11). Il subit la nourriture avec passivité comme les événements de la vie. - pour les Lorilleux, ils consomment du rôti ce que les autres n'ont pas, traduisant leur jalousie, leur avarice et cherchant d'ailleurs à manger le plus possible pour ruiner Gervaise (ils auraient englouti le plat, la table et la boutique, afin de ruiner la Banban du coup, ligne 13). - pour les dames, elles décortiquent la carcasse (la carcasse, c'est le morceau des dames, ligne 14) et gratt[ent] des os (ligne attitude symbolique de leur attitude et de leur tendance aux commérages. [...]
[...] Goujet d'ailleurs, s'emplissait trop lui-même, à la voir toute rose de nourriture. Puis, dans sa gourmandise, elle restait si gentille et si bonne ! Elle ne parlait pas, mais elle se dérangeait à chaque instant, pour soigner le père Bru et lui passer quelque chose de délicat sur son assiette. C'était même touchant de regarder cette gourmande s'enlever un 10 bout d'aile de la bouche, pour le donner au vieux, qui ne semblait pas connaisseur et qui avalait tout, la tête basse, abêti de tant bâfrer, lui dont le gésier avait perdu le goût du pain. [...]
[...] Lorsque paraît pour la première fois en 1877 L'Assommoir, Émile Zola a déjà fait paraître six des volumes de la fresque. Après la grande entreprise réaliste qu'est La Condition humaine de Balzac (désignant une œuvre comme un modèle fictif grâce auquel le romancier pénètre les mécanismes et les dévoile), Zola se propose de dépasser la simple photographie du réel pour écrire un véritable roman expérimental dans lequel se trouvent étudiées les interactions entre l'individu et son milieu. Ainsi L'assommoir, qui peint le destin terrible de Gervaise et de Coupeau, un couple modèle de l'époque qui bascule dans la misère dès lors qu'un accident prive l'ouvrier zingueur de son travail et le livre à la machine à saouler s'inscrit dans le projet d'une Histoire naturelle et sociale d'une famille sous le Second Empire en dénonçant la condition misérable des ouvriers. [...]
[...] Elle leur offre un festin : après le potage, la blanquette de veau et l'épinée de cochon, c'est au tour du plat principal, une oie rôtie. Cet extrait de la fête de l'oie est un des passages primordiaux du roman. En effet, considérée comme un thème obscène, la nourriture est pourtant un des thèmes majeurs de l'esthétique naturaliste, tant elle exprime les besoins fondamentaux de l'homme. Le tableau naturaliste d'un repas de fête populaire Le romancier naturaliste, pour étudier l'homme aux prises avec son milieu, une maison de verre laissant voir les idées à l'intérieur se montre soucieux de tisser, sur la trame narrative, la peinture d'un cadre fidèle au réel. [...]
[...] L'extrait commence par une vue d'ensemble de la société à table (Par exemple, il y eut là un fameux coup de fourchette ; c'est-à-dire que personne de la société ne se souvenait de s'être jamais collé une pareille indigestion sur la conscience, lignes 1-2). Puis, le narrateur va se focaliser plus spécifiquement sur un personnage : - tout d'abord, Gervaise Maîtresse de cérémonie, énorme, tassée sur les coudes (ligne elle ne prend pas part à l'euphorie générale, si ce n'est pour observer et manger l'oie avec satisfaction, mais aussi une certaine appréhension (de peur de perdre une bouchée, ligne 4). De plus, elle s'occupe aussi du père Bru, perdu dans tant de nourriture et de bonté. [...]
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