Le chapitre X est marqué par une accélération de la déchéance. Ne pouvant plus assumer leur loyer, les Coupeau habitent désormais sous les toits, dans le « coin des pouilleux ». Gervaise a cédé le bail de sa blanchisserie aux Poisson, pour y ouvrir une épicerie fine. Puis, Nana fait sa première communion et le repas se déroule alors chez les Poisson, en même temps que ceux-ci pendent leur crémaillère. Ce sera la dernière fête du roman, la misère s'installe.
Cet extrait narratif montre l'indigence et l'angoisse qu'elle génère, à travers une tonalité à la fois pathétique (pitié pour les pauvres) et épique (majoration et simplification dans la représentation de la misère du peuple). Le récit progresse en fonction des différentes étapes de la déchéance selon une succession de représentations de la misère (...)
[...] II- La représentation épique de la misère du peuple Par ce tableau de la misère, Zola donne à sa peinture naturaliste du milieu ouvrier un but humanitaire. Si la scène est vue par l'intermédiaire d'un narrateur omniscient, le point de vue adopté est aussi, par glissement progressif, celui des Coupeau. L'union dans la chaleur Elle est soulignée par une vision centrée sur le poêle, avec l'élément le plus descriptif, intervenant dès la première phrase : se pelotonnant, qui permet au narrateur de montrer les personnages repliés sur eux-mêmes autour de la source de chaleur. [...]
[...] Ce sera la dernière fête du roman, la misère s'installe. Cet extrait narratif montre l'indigence et l'angoisse qu'elle génère, à travers une tonalité à la fois pathétique (pitié pour les pauvres) et épique (majoration et simplification dans la représentation de la misère du peuple). Le récit progresse en fonction des différentes étapes de la déchéance selon une succession de représentations de la misère. Le tableau d'une dégradation Dans cet extrait relativement bref, Zola réussit à mettre en valeur la progression de la dégradation, qu'elle soit temporelle, spatiale ou thématique. [...]
[...] On pleurait à tous les étages, une musique de malheur ronflant le long de l'escalier et des corridors. Si chacun avait eu un mort chez lui, ça n'aurait pas produit un air d'orgues aussi abominable. Un vrai jour du jugement dernier, la fin des fins, la vie 15 impossible, l'écrasement du pauvre monde. [ ] Émile Zola, L'Assommoir, chapitre X (extrait 1). ÉTUDE ANALYTIQUE Introduction Émile Zola (1840-1902) est un écrivain, journaliste et homme public français, considéré comme le chef de file du naturalisme. [...]
[...] le terme de janvier quand il n'y avait pas un radis à la maison et que le père Boche présentait la quittance ! Ça soufflait davantage de froid, une tempête du Nord. M. Marescot arrivait, le samedi suivant, couvert d'un bon paletot, ses grandes pattes fourrées dans des gants de laine ; et il avait toujours le mot d'expulsion à la bouche, pendant que la neige tombait dehors, comme si elle leur préparait un lit sur le trottoir avec des draps blancs. Pour payer le terme, ils auraient vendu de leur chair. [...]
[...] Conclusion Par de multiples procédés qui amplifient le pathétique, les nombreuses séquences de cet extrait donnent à voir la misère du peuple. C'est bien l'épopée du peuple martyre que propose Zola, le récit de la simple histoire de Gervaise étant, avant tout, la dénonciation des souffrances des humbles. [...]
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