Zola, chef de file du mouvement naturaliste, un des mouvements littéraires du XIXe siècle, s'est attaché à peindre la société du Second Empire. Dans l'Assommoir, un de ses romans, il s'intéresse à la classe ouvrière et plus particulièrement aux effets de l'alcoolisme, véritable fléau pour cette classe. L'extrait que nous allons étudier, se trouve au chapitre X de l'œuvre, est la description de Coupeau ayant sombré dans la dépendance à l'alcool.
Dans cet extrait, Coupeau est présenté comme détruit, très affaibli par l'alcool. Dès le début de l'extrait, l'alcool est dénoncé comme responsable de la dégradation de l'état de Coupeau. En effet, on peut lire : « le vitriol de l'Assommoir commençait à faire son ravage ». Zola choisit ici de personnaliser l'alcool, puisqu'il est sujet de « commencer », ce qui renforce le statut de coupable et rend compte de sa dangerosité. Le terme « ravage » appartient au champ lexical de la destruction, auquel appartient l'adjectif « rasé ». Ainsi, l'alcool est présenté comme responsable de la destruction de Coupeau.
En quoi ce portrait constitue-t-il une mise en garde contre les dangers de l'alcoolisme ?
[...] Les pressentiments de l'extrait ont donc de fortes chances de se réaliser par la suite. Ainsi, Zola, en présentant une situation ne pouvant s'améliorer, et en annonçant une fin malheureuse, prive le lecteur de tout espoir de rétablissement de Coupeau. Conclusion Ainsi, Zola dénonce ici les ravages de l'alcool, et cherche à susciter la peur et la pitié des lecteurs pour les mettre en garde contre ce fléau et les dissuader de s'en approcher. Cet extrait témoigne de la volonté de Zola de dénoncer l'alcoolisme en tant que fléau, un de ses engagements comme écrivain, mais pas le seul. [...]
[...] On retrouve aussi une couleur présente dans l'extrait : le jaune. En effet, dans l'incipit, qui a lui aussi une valeur programmatique, le jaune est lz couleur des lettres de l'inscription du nom de l'hôtel où loge Gervaise. Cependant, ces lettres ne sont pas propres, la moisissure du plâtre avait emporté des morceaux Donc, en associant les visions de Coupeau à cette couleur, Zola met en évidence le futur mort de Coupeau, sa moisissure dans l'alcool. Cette idée renforce le caractère inextricable de la situation. [...]
[...] Comme dans toute, l'œuvre, la présence du narrateur se fait discrète et le portrait de Coupeau est brossé par l'intermédiaire du regard des paroles de Gervaise et e Coupeau lui-même. Pour se faire, Zola a recours au discours indirect libre, où les voix du narrateur et des personnages s'entremêlent. Ainsi, grâce à la focalisation interne et le discours indirect libre, le narrateur s'efface et le lecteur se retrouve confronté à la situation décrite, sans aucun intermédiaire et donc aucun recul, ce qui donne plus de crédit à la vérité décrite. [...]
[...] Les capacités physiques de coupeau, elles aussi, sont affectées par la consommation d'alcool. Poursuivant cet objectif, la description est marquée par la récurrence de ne plus coupeau se trouve désormais incapable de faire des actions qu'il accomplissait auparavant. Cette idée est résumée en une seule phrase : Il n'était donc plus un homme, il tournait à la vieille femme ! On remarque dans cette phrase l'emploi à nouveau du verbe tourner Bien plus que l'idée «d'une transformation, ce verbe est fortement connoté. [...]
[...] En effet, le ménage des Coupeau est mis sur le même plan que Bijard, un ivrogne notoire qui a battu sa femme à mort et réserve le même sort à sa fille, dès les premières lignes : Coupeau est en ce but comparé à Bijard grâce à la conjonction comme Le quotidien d'un alcoolique Ainsi, le portrait de Coupeau permet de rendre de compte au lecteur des dégâts causés par l'alcoolisme, des dégâts qui peuvent affecter n'importe qui. Mais Zola ne s'arrête pas là. Pour mieux effrayer le lecteur, il lui impose de vivre le quotidien d'un alcoolique. [...]
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