Aristophane est un poète grec antique du Ve siècle av. J.-C. Considéré comme le créateur de la comédie au théâtre, il aurait écrit 44 pièces dont 11 nous sont parvenues, pour la plupart des satires sociales ou des pamphlets politiques comme l'Assemblée des femmes dont nous étudions ici un passage. Gaillardine, déguisée en homme, répète devant ses compagnes un discours qu'elle s'apprête à prononcer devant des hommes pour faire remettre les pleins pouvoirs aux femmes.
[...] Après avoir rappelé qu'elles ont la haute main sur la gestion elle énumère dans une longue phrase composée de propositions juxtaposées, les tâches domestiques auxquelles elles s'adonnent : la cuisine gril gâteaux (l.11), le ménage à l'eau tiède les courses les fardeaux sur la tête (l.10), la préparation de festivités en particulier les Thesmophories (l.10/11) qui sont les fêtes grecques automnales marquant les semailles d'hiver. Cette longue énumération de leurs multiples tâches en fait des êtres laborieux. Pour le prouver (l.5) encore, elle inscrit leurs activités dans la permanence et emploie le présent d'habitude que conjugue les verbes essorent (l. s'accroupissent portent célèbrent (l.10) font cuire (l.11), font ont (l.12) s'achètent (l. aiment et ont (l.14). En outre, le parallélisme de la construction elles+verbe d'action+ comme dans le temps ancre aussi cette manière d'agir dans une constance ancienne. [...]
[...] Nous pouvons opposer ce texte à la Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne écrite en 1791 par Olympe de Gouges qui, devant le peu de progrès de la condition féminine suite à la Révolution française, défend le droit à l'éducation et au vote des femmes, mais également leur accès à l'exercice des charges publiques. [...]
[...] L'Assemblée des femmes - Aristophane : depuis c'est aux mains des femmes jusqu'à quelle heureuse existence vous allez mener Passage : depuis c'est aux mains des femmes jusqu'à quelle heureuse existence vous allez mener Introduction : Aristophane est un poète grec antique du Ve siècle av. J.-C. Considéré comme le créateur de la comédie au théâtre, il aurait écrit 44 pièces dont 11 nous sont parvenues, pour la plupart des satires sociales ou des pamphlets politiques comme l'Assemblée des femmes dont nous étudions ici un passage. [...]
[...] Elle module le ton de sa voix : ascendant dans les questions rhétoriques (l. 18/19), déterminé dans ses affirmations et enthousiastes, puissants dans ses exclamations (l.2/3, 20/21, 21/22). L'oratrice est encouragée par les auditrices avec la triple répétition exclamative bravo la métaphore tu es un as et l'anaphore vas-y (l.4). Leur enthousiasme à l'égard de Gaillardine et de ses idées se double de leur soif de pouvoir. Néanmoins, malgré cette verve, le spectateur rit du manque d'efficacité des arguments présentés, c'est d'ailleurs ce qui fait de ce passage, une satire sociale. [...]
[...] Elle croit donc en la réussite de son discours et envisage leur prise de fonction avec deux propositions subordonnées d'hypothèse si elle est au pouvoir (l.20), où le pronom personnel à la troisième personne du singulier représente toutes les femmes et si vous suivez l'avis que je vous donne (l.21/22). Aux lignes 17/21, elle mêle le pluriel elles et le singulier mère de famille elle une femme ; le pluriel donne l'impression d'une masse agissante de concerts et le singulier, de l'union de toutes les femmes en une seule, apte et forte. Dans les propositions principales qui suivent, le futur elle ne se laissera jamais flouer (l.20) et vous allez mener est engageant, presque prophétique. [...]
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