Ce passage du JE au ELLE signifie que le poète s'efface devant celle qu'il vénère comme une divinité : totalement résigné, il souffre en silence. Ce que l'on sait d'elle se résume à des allusions : il est de ses amis (v.6), elle est « douce et tendre » v.9 mais insensible et distraite v.10, et sans doute mariée v.12 (« austère devoir » est une périphrase désignant le devoir conjugal auquel elle est entièrement soumise) (...)
[...] Lecture analytique Mes heures perdues de Arvers ID FDL : 305 Mes heures perdues de Arvers Sommaire I. Un thème classique : une passion amoureuse II. La confession d'un désespéré Analyse Introduction : Félix Alexis Arvers (1808-1850) connut la célébrité de son vivant avec ses pièces de théâtre, hybrides de vaudevilles et de mélodrames, puis il eut une gloire posthume avec Sonnet, qui fut pastiché d'innombrables fois. Ce poème reprend le thème classique de la passion amoureuse destructrice et livre la confession désespérée de sa victime. [...]
[...] Le murmure d'amour au vers 11 renvoie à la timidité de l'auteur, incapable de révéler le secret qui le mine. Peut- être est-il tourmenté par la grande piété qui caractérise cette femme et qui, par conséquent, imprègne leur relation : âme v.1, éternel v.2, mal v.3, fait mon temps sur la terre v.7, Dieu v.9, austère devoir et pieusement fidèle v.12. Cette dernière expression est particulièrement importante ; c'est pourquoi on remarque la diérèse sur pi-eusement : Arvers insiste sur le lien sacré qui unit cette femme à son mari. [...]
[...] Alors que le poète parle de lui dans les quatrains, la femme aimée est évoquée surtout dans les tercets. Ce passage du JE au ELLE signifie que le poète s'efface devant celle qu'il vénère comme une divinité : totalement résigné, il souffre en silence. Ce que l'on sait d'elle se résume à des allusions : il est de ses amis elle est douce et tendre v.9 mais insensible et distraite v.10, et sans doute mariée v.12 austère devoir est une périphrase désignant le devoir conjugal auquel elle est entièrement soumise). [...]
[...] Le poète veut partager sa souffrance avec le lecteur, dont il fait son confident privilégié. II) La confession d'un désespéré Le titre du recueil indique clairement l'intention de l'auteur : il demande la compassion pour une passion malheureuse mes heures perdues L'équilibre rythmique du premier vers (la césure sépare l'alexandrin en deux hémistiches comportant chacun des coupes régulières : 2 + et les allitérations en et en placent délibérément le poème dans le registre lyrique. Le poète exprime ses sentiments personnels avec discrétion, comme s'il murmurait ou susurrait ce secret trop lourd à garder. [...]
[...] Son mal est sans issue, comme l'atteste la chute du sonnet (vers 14) : bien qu'elle lise ses textes, la femme qu'il aime ne peut pas comprendre que celui-ci lui est destiné. Le devoir de silence condamne par avance toute tentative d'épanchement sentimental : v.3 sans espoir et dû le taire v.4 n'en a jamais rien su v.5 inaperçu v.8, v.10 sans entendre donnent au sonnet des accents élégiaques, mais cette plainte est à l'image de l'amour conçu par le poète, pudique et timide. [...]
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