(...) Le poète use d'hyperonymes (rentiers, épiciers, bourgeois) renvoyant ainsi à une généralisation comme le conçoit toute caricature. Il refuse aux groupes décrits toute individualisation, leur enlevant ainsi toute humanité. Les pluriels participent également de cet élan caricatural (des clubs d'épiciers, les gros bureaux) puisqu'il leur donne des caractéristiques semblant inhérentes au statut social évoqué. Certains déterminants définis comme "Le notaire" v. 8 souligne la volonté caricaturale en faisant entrer un individu dans un ensemble, il s'agit plus d'un type que d'une personne à part entière. Il en va de même d'un déterminant indéfini ("Un bourgeois", v. 17) qui classe cet individu dans une classe plus large et qui l'englobe dans un vaste ensemble ne lui reconnaissant ainsi aucun trait distinctif. L'adjectif totalisant "Tous" (v. 3) contribue également à cette caricature où le poète décrit un type de personnage.
(...) Fidèle à l'art de la caricature, Rimbaud, tel un dessinateur, accentue les défauts physiques des personnages. Ainsi, nous relevons de nombreux termes désignant l'embonpoint des personnages par les adjectifs : "gros", "grosses", "bouffis", les distinguant ainsi d'une jeunesse marquée par la sveltesse et l'agilité. Les traits anatomiques sur lesquels il s'appuie relèvent de la caricature dans la mesure où ils désignent la grosseur des personnages : "bedaine", "grosses" (v. 10), "les rondeurs de ses reins" (v. 17) avec l'allitération en "r" qui accentue cet effet. D'une façon ironique, Rimbaud évoque des "cornacs" (v.11) qui sont des soigneurs d'éléphant. Dans un esprit potache, le poète se moque donc des bourgeois qu'il a pu observer. La grosseur est aussi évoquée dans sa conséquence physique : "poussifs" (v.3) mais il s'agit autant d'un manque d'air concret que d'une condamnation morale pour des bourgeois qui ont une vue restrictive du monde qui s'arrête au jardin. C'est un monde qui s'étouffe dans sa propre bêtise (...)
[...] contribue également à cette caricature où le poète décrit un type de personnage. L'embonpoint Fidèle à l'art de la caricature, Rimbaud, tel un dessinateur, accentue les défauts physiques des personnages. Ainsi, nous relevons de nombreux termes désignant l'embonpoint des personnages par les adjectifs : gros grosses bouffis les distinguant ainsi d'une jeunesse marquée par la sveltesse et l'agilité. Les traits anatomiques sur lesquels il s'appuie relèvent de la caricature dans la mesure où ils désignent la grosseur des personnages : bedaine grosses (v. [...]
[...] En effet, après avoir fait le tableau des bourgeois qui se promènent dans le jardin et écoutent la musique, Rimbaud s'intéressent à la jeunesse qui n'est pas épargnée par sa verve critique et finit par un autoportrait qui fait l'éloge de sa marginalité. Nous verrons comment la satire sociale rejoint une attitude poétique du locuteur. Développement LE GROUPE DES BOURGEOIS, une satire féroce 1. Entre le réalisme et la caricature Rimbaud présente la scène à l'instar d'un tableau en organisant l'espace et les groupes représentés. Son regard passe ainsi d'un ensemble à l'autre et note les défauts de chacun. Des termes globaux -Le poète use d'hyperonymes (rentiers, épiciers, bourgeois) renvoyant ainsi à une généralisation comme le conçoit toute caricature. [...]
[...] Si Rimbaud reprend certains topoi de la littérature galante : cous blancs, courbe des épaules, c'est pour mieux souligner le désordre établi et la reconstruction évoque ainsi l'écriture d'une nouvelle poésie amoureuse. CONCLUSION Si le poème se présente bien comme une satire des bourgeois et des jeunes gens qui ont somme toute, une attitude aussi convenue, le titre souligne l'antiphrase et les couacs attendus par rapport aux attentes. Si le lecteur attend un éloge de la musique, il trouve en effet, une critique sociale. Le poète présenté dans le texte est ainsi porteur de valeur positive et apporte un désordre constructif dans ce monde fait de conventions qui étouffent les gens. [...]
[...] Nous notons également qu'au vers les objets cités prennent tout un hémistiche envahissant alors le vers et soulignant cette importance exagérée donnée à l'objet par les bourgeois. Le même procédé est observé au vers 14. Les bourgeois sont dépendants des objets qui les affichent en tant que possesseurs de biens. Ainsi, le vers 8 évoque une inversion de l'objet par rapport à l'humain : ce n'est pas l'objet qui pend à la veste de l'homme mais l'inverse. Le déterminant possessif ses indiquant l'étroite dépendance de l'homme à l'objet. Le détail des la peinture concentre aussi la satire. Ainsi, les boutons sont clairs (v. [...]
[...] 17) avec l'allitération en r qui accentue cet effet. D'une façon ironique, Rimbaud évoque des cornacs (v.11) qui sont des soigneurs d'éléphant. Dans un esprit potache, le poète se moque donc des bourgeois qu'il a pu observer. La grosseur est aussi évoquée dans sa conséquence physique : poussifs (v.3) mais il s'agit autant d'un manque d'air concret que d'une condamnation morale pour des bourgeois qui ont une vue restrictive du monde qui s'arrête au jardin. C'est un monde qui s'étouffe dans sa propre bêtise. [...]
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