Une fois le printemps évoqué, on revient au 'triste et doux chuchotement' des deux enfants du vers 11, avec un 'or' qui pose la seconde strophe en contre point de la fin de la première, laissant présager du pire.
Au niveau de la ponctuation, (surlignée en jaune dans le texte) on commence à voir apparaître des points d'exclamation et d'interrogation (deux de chaque dans la strophe) le premier point d'interrogation pour appuyer sur le caractère 'morose' du vent, les deux points d'interrogations pour appuyer l'absence de la mère, et le dernier point d'exclamation pour accompagner le coton et les plumes du doux sommeil des enfants qui ont des parents.
Le texte s'éloigne peu à peu des enfants pour chercher à comprendre la raison de leurs chuchotements, ce qui manque à leur tableau. On commence donc par voir les vêtements de deuil 'épars autour des lits' (v17) dans la 'chambre glacée' (v16). Ce qui nous donne deux informations : quelqu'un est mort, et personne n'a plié leurs vêtements correctement quand ils se sont couchés, ce qui donne déjà l'idée d'une réponse qui viendra plus tard, c'est leur mère qui est morte. On perçoit ensuite plus clairement le froid avec 'l'âpre bise d'hiver' (v18) qui accentue le sentiment de désolation et pousse le lecteur à s'apitoyer sur les pauvres orphelins avec l''haleine morose' (v19).
Là le poète nous dit précisément ce qu'il veut qu'on comprenne des vers précédents : il manque quelque chose. Et c'est le vers suivant qui nous donne la réponse, une mère, c'est d'une mère que ces enfants manquent. Mais il le dit avec une question 'Il n'est donc point de mère à ces petits enfants' (v21) comme il imagine peut être le lecteur se le demander. Il détaille pour appuyer cela, ce qu'elle aurait fait, si elle avait été là, raviver le feu, couvrir les enfants, bien fermer la porte... Il évoque la mère comme une tiédeur confortable, un 'nid cotonneux' (v30) qui aide les enfants à bien dormir (...)
[...] 44Chacun, pendant la nuit, avait rêvé des siennes 45Dans quelque songe étrange où l'on voyait joujoux, 46Bonbons habillés d étincelants bijoux, 47Tourbillonner, danser une danse sonore, 48Puis fuir sous les rideaux, puis reparaître encore ! 49On s'éveillait matin, on se levait joyeux, 50La lèvre affriandée, en se frottant les yeux . 51On allait, les cheveux emmêlés sur la tête, 52Les yeux tout rayonnants, comme aux grands jours de fête, 53Et les petits pieds nus effleurant le plancher, 54Aux portes des parents tout doucement toucher . 55On entrait ! . Puis alors les souhaits . en chemise, 56Les baisers répétés, et la gaieté permise ! IV 57Ah ! [...]
[...] fini par se taire' (v97) rappels des premières strophes. En suite, enrobé de rose et resplendissant apparaît le portrait funèbre de leur mère, et on se demande si par cette image, R a voulu signifier que malgré son absence, le printemps est là, et que la vie continue. Ce serait en tout cas l'image même de cette poésie, la tristesse enrobée de lumière, belle et sinistre tout à la fois. Mais c'est la réaction des enfants qui pose d'avantage de problèmes, dans ce vers : 'Les enfants, tout joyeux, ont jeté deux cris' (v99) pourquoi ces cris de joie ? [...]
[...] Cette strophe, contre pied de la précédente, est pleine de légèreté, de sautillements joyeux. Et c'est de la vraie joie, celle qui n'est ni déguisée ni masquée, 'les cheveux emmêlés sur la tête'(v52) 'les petits pieds nus'(v53) 'en chemise' (v55) autant d'indices montrant la spontanéité qui mène les enfants directement dans le lit de leurs parents, pour partager leur bonheur sans artifices. De même, on voit se multiplier les points d'exclamations, qui donnent au texte un aspect sautillant, on en voit 6 répartis presque régulièrement. [...]
[...] c'était si charmant, ces mots dits tant de fois ! 58- Mais comme il est changé, le logis d'autrefois : 59Un grand feu pétillait, clair, dans la cheminée, 60Toute la vieille chambre était illuminée ; 61Et les reflets vermeils, sortis d u grand foyer, 62Sur les meubles vernis aimaient à tournoyer . 63- L'armoire était sans clefs ! . sans clefs, la grande armoire ! 64On regardait souvent sa porte brune et noire . 65Sans clefs ! . [...]
[...] 90Au foyer plein d'éclairs chante gaiement le feu . 91Par la fenêtre on voit là-bas un beau ciel bleu ; 92La nature s'éveille et de rayons s'enivre . 93La terre, demie-nue, heureuse de revivre, 94A des frissons de joie aux baisers du soleil . 95Et dans le vieux logis tout est tiède et vermeil : 96Les sombres vêtements ne jonchent plus la terre, 97La bise sous le seuil a fini par se taire . 98On dirait qu'une fée a passé dans cela ! [...]
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