Ce sonnet est extrait des Cahiers de Douai, un recueil de poèmes envoyé par Rimbaud à son ami, Paul Demeny. Le Cabaret vert, avec Le Dormeur du val, Ma Bohème fait partie d'un ensemble de poésies qui présentent une certaine unité d'inspiration. Il appartient au cycle bohémien, et rejoint le thème du vagabond qui parcourt les routes, en rupture avec les valeurs familiales et sociales, à la recherche de la liberté et du bonheur.
Rimbaud nous donne ici un certain nombre d'indications de lieu et de temps, et un récit très simple qui évoque une halte dans une auberge, au terme d'une dure journée de marche. L'enseigne du cabaret, l'arrivée alerte de la servante, le repas à la fois frugal et succulent, tout cela nous renvoie sans doute à une expérience vécue par le poète.
Ce poème nous offre ainsi un tableau réaliste et familier avec son vocabulaire courant et familier, et sa versification irrégulière. Certes, nous savions que le sonnet est un poème à forme fixe, bref et soumis à des règles précises comme le nombre des rimes et la chute. Nous observons cependant qu'il offre de larges possibilités d'enjambements, de rejets et d'audaces rythmiques, et qu'il s'harmonise avec la thématique de la marche et de la découverte.
Plus précisément nous découvrons avec le thème de l'auberge, celui du motif de la soif et de son épanchement, et le poète finit par être comblé dans son corps, son coeur et son esprit.
Nous étudierons donc en premier lieu l'expérience vécue, et l'aspect biographique du texte. Comment cette poésie concorde-t-elle avec certains épisodes de la vie de Ribaud ? Puis nous analyserons le bonheur ressenti par le poète, sa nature et les différents éléments qui le composent.
[...]
Nous sommes frappés dès le départ par la multitude des indications spatiales et temporelles. Rimbaud nous précise l'heure, le cadre et même la saison : cinq heures du soir, octobre 1870, la ville de Charleroi en Belgique, une auberge accueillante avec son enseigne Au Cabaret-Vert, et enfin les derniers rayons de soleil au vers 14. :
"Que dorait un rayon de soleil arriéré"
Voilà un tableau simple et réaliste, et des indications assez nombreuses pour permettre à Paul Demeny, s'il l'avait voulu, de retrouver un endroit si agréable ! (...)
[...] Il semble assez évident que la versification décousue, l'utilisation d'un vocabulaire courant ou familier , l'irrégularité du sonnet , le réalisme du tableau enfin, manifestent un style volontairement prosaïque, qui fait penser à des notes prises sur un simple carnet. Par ailleurs, on peut examiner ce poème pour en cerner tout ce qui s'avère moins naïf que prévu. A l'exemple de Hugo parlant des réalités les plus simples, qui part de ce manteau troué du Mendiant étendu devant l'âtre, pour en faire un ciel noir étoilé et une bure où je voyais des constellations Rimbaud apparaît déjà ici comme un grand poète qui sait transfigurer la réalité. [...]
[...] Enfin il multiplie les coupes comme au vers 13 et place de façon surprenante la césure médiane à l'hémistiche, comme au vers 1 : Depuis huit jours, j'avais/ déchiré mes bottines La coupe , placée entre l'auxiliaire et le verbe met en valeur le verbe (déchiré) qui suggère la douleur, et par là même accentue la douceur et la tendresse des sensations qui suivent. On sait en effet que Rimbaud a marché longtemps (vers tenaillé par la faim et la soif. Voilà les meilleurs ingrédients pour apprécier maintenant les plaisirs les plus simples. ( ( ( En effet, le poète harassé par une dure semaine de marche, va connaître un bonheur hors du commun , grâce au hasard . Il y a un accord total entre sa commande et ce qu'il reçoit. [...]
[...] Rimbaud nous précise l'heure, le cadre et même la saison : cinq heures du soir, octobre 1870, la ville de Charleroi en Belgique, une auberge accueillante avec son enseigne Au Cabaret –Vert et enfin les derniers rayons de soleil au vers 14. : Que dorait un rayon de soleil arriéré Voilà un tableau simple et réaliste, et des indications assez nombreuses pour permettre à Paul Demeny, s'il l'avait voulu, de retrouver un endroit si agréable ! ( ( ( Par ailleurs le poète s'exprime sans retenue à la première personne du singulier, et les formes de cette première personne s'accumulent tout au long du poème ( vers 1/2/3/4/5/10/13). [...]
[...] Le poète contemple en effet la beauté de cette bière dorée et de sa mousse, avant de la goûter, afin de prolonger le plus longtemps possible cet instant si merveilleux, un instant d'éternité. Voilà le bonheur remarquable que le Cabaret-Vert aura apporté au poète . Rimbaud manifeste aussi qu'il est capable d'évoquer à la fois les plaisirs simples du monde réel, et la magie qu'il revêt à certains moments ; il sait relier la réalité et l'imaginaire, et transfigurer le réel. CONCLUSION En définitive, nous avons montré que ce poème est sans aucun doute inséparable de l'expérience vécue de Rimbaud. [...]
[...] Octobre 1870 Rimbaud Poésies diverses Vous ferez le commentaire composé de ce poème de Rimbaud. INTRODUCTION Ce sonnet est extrait des Cahiers de Douai, un recueil de poèmes envoyé par Rimbaud à son ami, Paul Demeny. Le Cabaret vert , avec Le Dormeur du val Ma Bohème »fait partie d'un ensemble de poésies qui présentent une certaine unité d'inspiration . Il appartient au cycle bohémien, et rejoint le thème du vagabond qui parcourt les routes , en rupture avec les valeurs familiales et sociales, à la recherche de la liberté et du bonheur. [...]
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