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- "J'ai embrassé l'aube d'été" : octosyllabe qui ouvre le poème.
Le je poétique est tout de suite intégré au levé du jour, il commence en introduisant une relation charnelle avec l'aube personnifiée. On trouve une ambiguïté du verbe "embrasser" : ouvrir les bras, accueillir le jour qui se lève, un baiser dans une relation amoureuse, ou encore une idée de domination. => Cela pose tout de suite l'ambiguïté de l'Aube.
Le verbe pas au passé simple mais au passé composé : l'action n'est pas achevée, c'est le résultat d'une action passée bien ancrée encore dans le présent. On est donc bien dans le monde du rêve.
- Deux phrases suivantes : idée d'immobilité qui se cantonne dans une horizontalité.
"Rien ne bougeait", "l'eau était morte", "l'ombre ne quittait pas la route
Est donc représentée l'inertie, l'absence de vie avec laquelle l'action du promeneur va contraster. On constate une utilisation du passé composé pour casser le rythme de l'imparfait : "j'ai marché" qui donne une impulsion à la nature qui va s'activer à son tour. Le poète redonne donc vie à la nature dont il anime les éléments personnifiés. "Réveillant", "regardèrent", "se levèrent". On retrouve des métonymies des haleines et des pierreries qui se rapportent aux animaux dont les yeux s'ouvrent dans l'obscurité, de même pour les "ailes" se rapportant aux oiseaux qui se réveillent dans le calme et le silence. Dans cette phrase il y a une allitération en "è" qui est un appel, un émerveillement enfantin face à la nature qui s'éveille. Et consonantique en "v", rappelant la vie (...)
[...] 2ème mouvement : C'est le mouvement de la communion avec la nature. - Passage de l'eau morte au wasserfall cascade en allemand) qui s'échevelle, montre l'activité, la nature est bien réveillée. De plus, il y a le franchissement d'un seuil avec l'introduction d'une nouvelle langue, ce qui donne une idée de création. - Wasserfall blond peut être les premières lueurs qui se reflètent dans l'eau, ou bien la couleur des cheveux de la déesse qui s'échevelle - argentée : se rapporte à la lumière - Le regard du poète se porte sur les sapins, se lève, comme le soleil qui apparaît. [...]
[...] L'utilisation du passé simple je ris je reconnus je levai apporte rythme et rupture. - On est toujours dans le rêve : le poète parle aux fleurs et au coq, c'est un univers onirique. Le rythme s'accélère, mais on n'est toujours pas dans le réalisme. Les lieux se succèdent : l'allée la plaine la grand'ville quais de marbre c'est une course effrénée du poète à la recherche de la déesse, ou d'un idéal. - L'horizontalité se transforme en verticalité : on commence par le lever du soleil, le regard vers la cime argentée, puis les clochers les dômes puis plus loin le haut de la route, c'est une sorte d'envol, peut-être l'envol du poète en quête d'inspiration. [...]
[...] Mais ce texte a une dimension plus métaphorique : c'est le poète en quête d'un idéal de création poétique, à travers un nouveau langage et une nouvelle forme de poésie. Rimbaud voulait donc créer un monde, à l'image du Dieu démiurgique et de la fiat lux, c'est pour cela qu'il a choisi le motif de l'Aube, car elle symbolise le commencement de tout, le retour aux origines. Seulement le poème reste poème malgré tous ses efforts, et les mots ne font que le figer. C'est le paradoxe de la poésie moderne soulevé par Hugo Friedrich, et c'est pour cela que Rimbaud cessa d'écrire autour de l'âge de 21 ans. [...]
[...] Il a une sorte de prise de conscience. Déception, échec sentimental. - L'aube et l'enfant tombèrent au bas du bois : le je, qui était l'enfant qui parlait, devient il : focalisation externe qui met à distance le personnage, et le contraste. Tombèrent au bas : idée d'une attente trompée, un effet de chute, voire de chute tragique après l'envol vers la recherche d'un idéal. - Au réveil il était midi : ce second octosyllabe clôt le poème. Midi, c'est le moment le moins propice au rêve, comme une métaphore de l'âge adulte, c'est l'heure du départ et du silence. [...]
[...] Le poète redonne donc vie à la nature dont il anime les éléments personnifiés. Réveillant regardèrent se levèrent On retrouve des métonymies des haleines et des pierreries qui se rapportent aux animaux dont les yeux s'ouvrent dans l'obscurité, de même pour les ailes se rapportant aux oiseaux qui se réveillent dans le calme et le silence. Dans cette phrase il y a une allitération en è qui est un appel, un émerveillement enfantin face à la nature qui s'éveille. Et consonantique en v rappelant la vie. [...]
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