En poésie comme en politique, Arthur Rimbaud fut un révolutionnaire dès sa jeunesse. Dans ses poèmes transparaît sa quête du renouveau poétique et de l'absolu. Ainsi, il a bouleversé la poésie en se faisant voyant et en libérant le langage poétique des contraintes classiques du sens précis. Les Illuminations, rédigées de 1873 à 1875 et parues en 1886, sont une suite de visions hallucinées qui résultent d'un travail de « dérèglement de tous les sens » de la part du poète voyant.
Le poème « Aube » est le récit d'un songe poétique dans lequel le poète manifeste sa quête de l'idéal sous la forme d'une poursuite effrénée qui se solde par une désillusion.
Il est intéressant d'étudier tout d'abord les aspects qui confèrent à ce poème en prose sa modernité, autant dans le thème que dans le langage rimbaldien. Par ailleurs, ce poème est une parfaite illustration de la voyance rimbaldienne.
[...] Aube est également l'occasion pour le poète de mettre en pratique la théorie de la voyance expliquée dans La lettre du voyant adressée à Paul Demeny. Tout d'abord, Rimbaud met en œuvre un dérèglement de tous les sens qui lui permet d'avoir des hallucinations et des visions oniriques et ainsi d'accéder à l'inconnu. Mais il n'obtient ces visions qu'au prix d'un dur travail qui transparaît dans ce poème. En premier lieu, étudions le dérèglement de la perception qui s'opère dans cet extrait. Tout d'abord, le lexique des sensations y est extrêmement abondant. En effet, Rimbaud veut nous faire voir, palper et écouter ses inventions. [...]
[...] La torpeur semble régner au sein de cette nature. L'expression J'ai marché au passé composé, suggère que le narrateur est l'élément déclencheur du lever du jour. En effet, il réveille les haleines vives et tièdes : le rythme binaire souligne l'impression de vie. La métonymie les ailes se levèrent sans bruit nous donne à voir le réveil des oiseaux. Les sonorités suggèrent également cette transformation de la nature : les nasales du début : Rien ne bougeait encore au front des palais. [...]
[...] une fleur qui me dit son nom. on perçoit bien que le poète est le responsable du dérèglement des sens, qui de plus apparaît comme le fruit d'un travail et non d'un don surnaturel. De même, ris au wasserfall blond qui s'échevela à travers les sapins : à la cime argentée je reconnus la déesse. : les sonorités en suggèrent que c'est le rire du poète qui déclenche la cascade et lui permet de reconnaître la déesse. Enfin, la phrase Alors je levai un à un les voiles confirme le rôle important du poète. [...]
[...] Les sonorités contribuent également à la musicalité du poème, à l'image de la phrase : J'ai marché, réveillant les haleines vives et tièdes, et les pierreries regardèrent, et les ailes se levèrent sans bruit. Les assonances en son aigu et les allitérations en suggèrent ici le réveil de la nature qui revit au passage du narrateur. Ce poème en prose comporte par ailleurs une syntaxe très originale qui rompt avec les formes classiques. Rimbaud y utilise en effet l'asyndète à plusieurs reprises. [...]
[...] En poésie comme en politique, Arthur Rimbaud fut un révolutionnaire dès sa jeunesse. Dans ses poèmes transparaît sa quête du renouveau poétique et de l'absolu. Ainsi, il a bouleversé la poésie en se faisant voyant et en libérant le langage poétique des contraintes classiques du sens précis. Les Illuminations, rédigées de 1873 à 1875 et parues en 1886, sont une suite de visions hallucinées qui résultent d'un travail de dérèglement de tous les sens de la part du poète voyant. [...]
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