Ce sonnet, composé en 1871, intervient dans un contexte particulièrement troublé pour Rimbaud. À cette période, la France est sortie exsangue de la défaite contre la Prusse et de la Commune de Paris qui s'ensuivit.
Rimbaud, alors âgé de 17 ans seulement, exprime, dans ce texte, toute sa révolte face aux horreurs de la guerre qu'il a pu observer. Le conflit contre la Prusse a montré toute son ampleur désastreuse, coûtant la vie à des centaines de milliers de soldats français. La Commune de Paris a également été réprimée dans le sang quelques mois plus tard.
[...] Leur désespoir face à la guerre qui emporte leurs fils est souligné. En dépeignant un Dieu oisif et matérialiste alors que souffrent le peuple et les familles, Rimbaud dénonce au vers final l'inaction et l'indifférence de la religion face aux douleurs humaines. Il la présente comme complice du pouvoir politique qu'il juge responsable des massacres. Pour conclure, à travers ce sonnet violent et incisif, Rimbaud exprime sa révolte face à la guerre meurtrière, au pouvoir politique despotique et à la religion qu'il juge hypocrite et dévoyée. [...]
[...] Cette interpellation pathétique aux "pauvres morts" contraste radicalement avec la violence crue des descriptions précédentes. Elle révèle une volonté du poète d'opposer à l'effroi des batailles le réconfort d'une Nature apaisée. II/ Un appel à la nature bienveillante Dans les vers 7 et Rimbaud introduit soudainement une tonalité lyrique inattendue. Après la violence des descriptions précédentes, on assiste à une interpellation pathétique aux "pauvres morts" grâce à l'exclamation "Pauvres morts ô Nature". Ces vers constituent une sorte d'incise qui vient contraster avec le reste du poème. [...]
[...] Le Mal - Arthur Rimbaud (1871) - Comment ce sonnet exprime-t-il la révolte de Rimbaud face à la guerre et à la religion ? Analyse linéaire du sonnet "Le Mal" de Rimbaud Ce sonnet, composé en 1871, intervient dans un contexte particulièrement troublé pour Rimbaud. A cette période, la France est sortie exsangue de la défaite contre la Prusse et de la Commune de Paris qui s'ensuivit. Rimbaud, alors âgé de seulement 17 ans, exprime dans ce texte toute sa révolte face aux horreurs de la guerre qu'il a pu observer. [...]
[...] Si le sonnet "Le Mal" de Rimbaud dépeint de manière crue et visionnaire la cruauté intrinsèque de l'humanité, il fait écho à la célèbre nouvelle de Joseph Conrad, "Au c?ur des ténèbres". Tout comme dans cette nouvelle, Rimbaud nous entraîne au plus profond des abîmes de la condition humaine, là où rôdent les démons de la barbarie et de la sauvagerie. À l'image du voyage initiatique du personnage de Marlow dans la jungle congolaise, le lecteur est plongé dans les ténèbres primaires du mal absolu. [...]
[...] Le poète exprime ici sa compassion face aux victimes du conflit. Par ailleurs, au vers Rimbaud fait l'éloge de la "Nature" à qui il attribue une dimension divine en la personnifiant ("qui fis ces hommes"). Il présente ainsi la nature comme une entité bienfaisante, opposée aux destructions humaines. Au vers il souligne le calme rassurant de la nature, évoquant un cadre spatio-temporel paisible "dans l'été, dans l'herbe, dans ta joie". Cette image pastorale idéalisée contraste radicalement avec l'horreur des champs de bataille dépeints précédemment. [...]
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