Commentaire composé sur l'Acte IV scène 1 de L'Ecole des Femmes de Molière. Il s'agit de la tirade d'Arnolphe.
[...] Certains procédés stylistiques sont plutôt propres à la tragédie comme les rythmes ternaires. Le registre est parfois tragique et pathétique, en relation avec certains thèmes et le vocabulaire. Le thème de la mort, du regard et de la passion illustré par du vocabulaire fort comme le "trépas", son "amoureuse ardeur" peut faire penser encore une fois à la tragédie. A partir de "Quoi on peut remarquer une extrême rigueur de construction avec la présentation du problème, le rappel du passé puis un discours intérieur violent contre l'ennemi. [...]
[...] De quel oeil la traîtresse a soutenu ma vue ! De tout ce qu'elle a fait elle n'est point émue ; Et bien qu'elle me mette à deux doigts du trépas, En partenariat avec www.bacfrancais.com On dirait, à la voir, qu'elle n'y touche pas. Plus en la regardant je la voyais tranquille, Plus je sentais en moi s'échauffer une bile ; Et ces bouillants transports dont s'enflammait mon coeur Y semblaient redoubler mon amoureuse ardeur ; J'étais aigri, fâché, désespéré contre elle : Et cependant jamais je ne la vis si belle, Jamais ses yeux aux miens n'ont paru si perçants, Jamais je n'eus pour eux des désirs si pressants ; Et je sens là dedans qu'il faudra que je crève Si de mon triste sort la disgrâce s'achève. [...]
[...] non, parbleu Cela montre une fois de plus l'égocentrisme d'Arnolphe. Si cet égocentrisme est un des vices d'Arnolphe, cela le met dans la peau de la victime et il peut mieux réagir tout en ayant sa conscience tranquille. Le monologue se termine par l'envie d'Arnolphe de réagir de façon brutale. Au moment où il évoque sa mort il réagit : "Quoi Il se convainc lui-même en se remémorant tout ce qu'il a fait pour Agnès : "J'aurais dirigé son éducation", tout ce qu'Agnès vaut pour lui : "Mon coeur aura bâti sur ses attraits naissants Et cru la mitonner pour moi durant 13 ans" : cette référence au passé est mise en contraste avec la situation actuelle. [...]
[...] Aux vers 17-18, il est au plus mal : "Et je sens là dedans qu'il faudra que je crève Si de mon triste sort la disgrâce d'achève". C'est à ce moment qu'Arnolphe réagit, le monologue montre une fois de plus l'état d'esprit du protagoniste et laisse entrevoir ses actions futures. Il ne veut pas abdiquer, il ne le fera pas. Le monologue est donc un habile moyen de faire passer les pensées d'Arnolphe. Mais il convient d'étudier plus profondément la vision d'Arnolphe en commençant par son état d'esprit, puis montrer que le En partenariat avec www.bacfrancais.com principal intérêt du personnage reste lui-même, en finissant par regarder comment il se donne courage pour persévérer. [...]
[...] Les nombreuses antithèses montrent bien cette contradiction des sentiments qu'il ressent envers Agnès : "Je sentais en moi s'échauffer une bile", "J'étais aigri, fâché . " ; cela peut être mis en opposition avec "enflammait mon cœur" et "mon amoureuse ardeur". Arnolphe est entré dans une sorte de délire contradictoire qu'il dit sans doute sous la colère et le désespoir. Il y a d'autres oppositions comme celle entre l'insensibilité d'Agnès et la forte émotivité d'Arnolphe. Elle n'est "point émue", "tranquille" alors qu'Arnolphe sent "s'échauffer une bile" et il est "aigri, fâché, désespéré". [...]
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