L’argumentation, Le siècle des Lumières, "Supplément au voyage de Bougainville" - Diderot

Thèmes abordés

argumentation, siècle, Lumières, supplément, voyage, Bougainville, Diderot

Résumé du document

Présentation de l'auteur : Denis Diderot (1713-1784) est un philosophe des Lumières et ami de Jean-Jacques Rousseau dont il partage les grandes idées, entre autre que l'Homme est naturellement, instinctivement bon mais que la société dans laquelle il évolue le rend mauvais. Issue d'une famille bourgeoise où la religion est importante, il est destiné au séminaire mais il refuse et part à Paris vivre une vie de bohème. Il se marie avec Toinette Champion malgré le refus de sa famille, mais malheureusement il finit par s'en lasser, c'est pourquoi il défend le divorce. Il passe une vingtaine d'année de sa vie sur le projet de l'Encyclopédie au détriment de ses autres œuvres. C'est aussi un dramaturge (créateur du drame bourgeois qui mêle tragédie, comédie et monde bourgeois, Le fils naturel), un auteur d'essais (Lettres sur les aveugles à l'usage de ceux qui voient (1749), Le rêve de d'Alembert (1769) qui met en scène ses amis qui discutent, de romans (La religieuse (1760), Jacques le fataliste et son maître (1765), Le neveu de rameau (1762)

Présentation de l'œuvre : Le titre exact est Supplément au voyage de Bougainville ou dialogue entre A et B sur l'inconvénient d'attacher des idées morales à des actions physiques qui n'en comportent pas (1772), il est écrit en réaction au livre de Bougainville, Mon voyage autour du monde, où l'explorateur et scientifique français fait un compte rendu de ses voyages, en particulier sa découverte de Tahiti. Cette découverte va en effet avoir des répercutions en Europe car on y découvre un peuple heureux, en harmonie avec la Nature, qui évolue dans un cadre idyllique qui n'est pas sans rappeler le jardin d'Eden. Diderot imagine un dialogue entre deux personnages, A et B, qui discutent à propos de l'œuvre de Bougainville, le philosophe invente aussi de nouveaux passage, comme par exemple le départ des occidentaux « Et toi chef des brigands qui t'obéissent, écarte promptement ton vaisseau de notre rive… »

Présentation de l'extrait : L'extrait que nous allons étudier est la réponse d'Orou, un tahitien, à l'aumônier du navire. En effet le tahitien avait proposé au prête la compagnie de sa femme ou de sa fille pour la nuit, seulement sa fonction religieuse ne lui permettant pas d'accepter, l'aumônier refuse et en explique les raisons à Orou. Ici nous avons la réponse d'Orou aux explications de l'aumônier.

Extraits

[...] Voltaire dénonce aussi le statut des femmes dans Candide et le personnage de Cunégonde) Deuxième dénonciation : Le mariage occidental L'auteur attaque l'idée de mariage qui transmet l'autorité du père sur la fille au mari sur la femme « Un être sentant, pensant et libre peut être la propriété d'un être semblable à lui » Le mariage est une entreprise financière (cf. a dot) « qui ne saurait devenir un effet de commerce sans qu'on oublie son caractère et qu'on fasse violence à la Nature ? » Les hommes occidentaux défient les lois de la Nature en considérant les femmes comme une formalité dans le mariage, un objet, une marchandise. Les occidentaux ne voient pas la femme comme un être humain mais comme une marchandise (cf. [...]

[...] » Les trois maîtres se contredisent entre eux, et du coup les hommes sont perdus et ne savent plus quoi faire : « Un jour on te dirait de la part de l'un de tes maîtres, tue, et tu serais obligé de tuer, au autre jour vole, et tu serais tenu de voler, ou ne mange pas de ce fruit, et tu n'oserais en manger ; je te défends ce légume ou cet animal, et tu te garderais d'y toucher » La loi peut ordonner la guerre et donc elle s'oppose à la religion et à la nature qui dot qu'on doit aimer son prochain. Les différentes religions interdisent, proscrivent certains aliments (ex : l'islam et le porc). Or l'instinct naturel dicte qu'il faut manger pour vivre, qu'importe ce qu'on a dans l'assiette. [...]

[...] D'où vient la force argumentative du discours d'Orou ? Quelle place Orou accorde-t-il à la Nature dans sa dénonciation ? Plan de l'analyse : L'ambigüité du locuteur Un bon sauvage Une rhétorique simple Un discours très bien construit Une dénonciation de la société occidentale Les comportements dénoncés Les valeurs défendues L'ambigüité du locuteur Un bon sauvage Orou est l'incarnation du mythe du bon sauvage (son nom, et de nombreux indices dans le texte qui montrent qu'il ne connait pas, qu'il est surpris par les mœurs occidentales : « singuliers » « le grand ouvrier (=périphrase qui montre qu'il ne connait pas Dieu) « je ne sais quels sont ces personnages que tu appelles magistrats et prêtes » il marque ici sa distance vis-à-vis de l'occident, on voit clairement l'utilisation du regard étranger) On voit aussi la naïveté du tahitien, pour lui il est simple est facile de distinguer le bien du mal Il a un esprit pragmatique : « le vieil ouvrier qui a tout fait sans tête, sans main et sans outils » Anaphore de sans qui montre que le « le grand ouvrier » (=Dieu) n'avait aucun atout, selon l'esprit du tahitien il y a comme une antithèse, un paradoxe, car Dieu aurait tout fait, mais sans rien. [...]

[...] La fidélité existe (parfois), mais elle ne doit pas être imposée, c'est un acte de liberté. Conclusion Réflexion sur les relations homme/femme La sexualité devrait être simple La société complique tout, elle impose plusieurs « maîtres » qui créent plus de mal que de bien Texte contre la religion (défenseur du déisme) Mais texte utopique donc texte dont les idées présentées sont irréalisables, il faut s'en inspirer pour créer un monde meilleur mais on ne pourra jamais créer ce monde parfait que présente Diderot. [...]

[...] L'argumentation, Le siècle des Lumières, Diderot, Supplément au voyage de Bougainville Lecture analytique Présentation de l'auteur : Denis Diderot (1713-1784) est un philosophe des Lumières et ami de Jean-Jacques Rousseau dont il partage les grandes idées, entre autre que l'Homme est naturellement, instinctivement bon mais que la société dans laquelle il évolue le rend mauvais. Issue d'une famille bourgeoise où la religion est importante, il est destiné au séminaire mais il refuse et part à Paris vivre une vie de bohème. [...]