Commentaire composé de quelques strophes du poème "Le Musée Grévin" d'Aragon. Poème publié clandestinement en 1943 sous le pseudonyme de François la Colère, c'est un poème de la résistance. Ce commentaire de trois pages est construit en deux parties bien détaillées.
[...] Allégorie fameuse de la mort dans de nombreux tableaux du XVI ème siècle: la mort faucheuse, la mort qui danse, la mort cavalier, ici, la mort joue aux osselets. Conclusion partielle: une vision terrible de la guerre car utilisation par le poète de procédés grammaticaux (articles, déterminants, expansions du nom) et stylistiques (périphrases, métaphores . ) qui apparentent le poème à un tableau à l'image de ceux de Goya. De plus, utilisation de termes allégoriques qui donnent au poème une dimension non seulement historique mais biblique, voire mythique. A travers ce poème, le poète adopte une attitude engagée. II. Une écriture engagée A. Engagement 1. [...]
[...] Une voix qui viendrait d'outre-tombe. Le dernier à écrire (cf Hugo Les Châtiments). “J'écris”= lutte, je témoigne”. “J'entends”= je suis peut-être un des seuls à entendre De l'épopée aux horreurs de la guerre. Epopée: récit de faits guerriers: ici les faits sont les horreurs de la guerre. Aucune trace d'héroisme: hommes=”chien”, “nuit profonde et criminelle”= guerre menée par soldats étrangers”//”escogriffes”. Les civils visés: mère se voit arracher . Ici, pas de faits glorieux, pas de récits, descriptions (cf Homère, Virgile . [...]
[...] Occupé et dévasté: “dévasté par la peste”, ruine . “squelettes”. Là encore, le pays n'est pas nommé mais identifié par les conséquences de la guerre Un pays souffrant. La guerre, l'ennemi: la (métaphore): la maladie mais le nazisme est appelé: “peste brune”, chemises brunes des nazis. “coups de fouet”, violence brute. torture psychologique, “soif privation. “mère se voit arracher son torture psychologique et physique. Souffrance totale: “n'est qu'un monceau de . B. Vision allégorique 1. Référence à Goya. Importance de cette référence. [...]
[...] La litanie. Quasiment des images obsessionnelles, les images de la guerre et de la mort. Une litanie (du grec "prière") est une prière d'intercession auprès de Dieu et des saints. Série d'invocations suivies d'une formule brève récitée ou chantée par l'assistance. Dans le poème, l'auteur n'appelle pas Dieu mais chaque strophe est comme une plainte, une expression de la souffrance, un cri, un appel à la manière d'une litanie: images répétitives successives. Grande force au texte Rythmes. L'alexandrin donna aussi une force énorme aux images. [...]
[...] Image finale où se heurtent la mort et Dieu: question: peut faire semble dire cette image finale en tout cas la réponse à ces morts n'est pas donnée. Dieu abandonne-t-il ses enfants, les hommes comme il l'a fait avec son fils sous le règne d'Hérode? Conclusion: poème d'une grande intensité dramatique. Beaucoup de références. Texte à l'image des grands récits mêlant guerre et tragédie: Iliade Homère, Chanson de Roland, Hugo La Légende des siècles et littérature engagée, Les Châtiments Hugo. Aragon, par la force du langage poétique, réussit à donner une vision persistante de ce moment de l'histoire par le choix de la structure et des images. [...]
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