Alcools est publié en 1913 et se caractérise par une quête de modernité et par une recherche de renouvellement formel. Le poème "Zone" constitue l'ouverture du recueil et devient à ce titre, représentatif de cette esthétique nouvelle. Son titre fait référence au terrain vague qui entourait les fortifications de Paris à la lisière de la ville. Il symbolise donc une certaine marginalité et inscrit le poème en rupture avec la poésie traditionnelle (...)
[...] Cela nous amène à nous demander en quoi ce poème, de par sa modernité et de par la façon dont il peint la ville, peut être considéré comme un art poétique. En premier lieu, nous allons donc démontrer en quoi ce poème est représentatif d'une certaine modernité. En effet ici, l'auteur a créé une modernité en ayant tout d'abord recours à des thèmes relativement modernes. C'est le cas notamment lorsque Guillaume Apollinaire fait référence aux lieux suivants : Tour Eiffel ; rue industrielle les hangars de Port-Aviation Autre thème récurrent, les métiers industriels. [...]
[...] Il faut noter aussi que pour Apollinaire, les villes, les rues sont porteuses de poésie. En effet, cela est confirmé par l'avant dernier vers : J'aime la grâce de cette rue industrielle Nous avons par exemple : Les fenêtres observent ou bien Les catalogues, les affiches qui chantent tout haut mais aussi ô Tour Eiffel Autre élément, nous constatons que le poète observe le réel pour prélever les éléments poétiques puisque le temps est évoqué à répétition au travers de : Du lundi matin au samedi soir ; Quatre fois par jour ou encore Le matin par trois fois Enfin, dernier aspect, afin d'accentuer sa métamorphose, le poète a transformé les sensations visuelles par les sensations auditives comme notamment dans le vers suivant : Les affiches qui chantent tout haut En conclusion, ce poème est en totale contradiction avec le monde ancien, ce qui l'amène à montrer une entière modernité. [...]
[...] De plus, ce poème est pour Apollinaire l'occasion de donner sa définition de la poésie puisque nous constatons sa volonté de moderniser celle-ci. [...]
[...] Effectivement, nous pouvons distinguer trois monostiches (trois strophes isolées), un tercet, un huitain et enfin un dizain. Cette irrégularité des strophes s'accompagne de surcroit par le recours au vers libre, c'est-à-dire un vers que nous identifions grâce au blanc typographique et au nombre de syllabes supérieures à douze. En ce qui concerne les rimes, elles aussi sont la plupart du temps irrégulières. En effet, nous constatons un recours systématique à la rime suivie qui est une rime relativement peu recherchée, ce qui témoigne, une fois de plus, la simplicité volontaire de ce poème. [...]
[...] Ainsi de nouveaux métiers apparaissent, ce qui crée là encore une modernité certaine. Nous pouvons alors citer les métiers suivants : directeur ; ouvriers ; ou bien les belles sténodactylographes Par la suite, nous pouvons constater que la modernité est évoquée au travers des images de la rue et des iconographies urbaines telles que les plaques ; les avis ; les enseignes ; les murailles Toutes ces images sont représentatives de l'urbanité qui caractérise bien évidemment une modernité concrète et réelle. [...]
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