Lors de la Première Guerre mondiale (1914-1918), de nombreux écrivains se sont
engagés par leur écrit. Tel est le cas de Guillaume Apollinaire, qui fut sur le front dès
Décembre 1914, alors qu'il entretenait une relation avec Louise de Coligny, surnommée Lou.
Dans ce poème, "Si je mourais là bas", extrait du recueil <em>Poèmes à Lou</em> écrit en 1915 par Apollinaire, le poète imagine sa mort sur le front et en fait part à sa bien aimée. Nous pouvons donc nous demander en quoi ce poème reflète les sentiments et les craintes d'Apollinaire (...)
[...] Commentaire composé : Si je mourais là bas Poèmes à Lou, Guillaume Apollinaire. Texte étudié : Si je mourais là-bas sur le front de l'armée Tu pleurerais un jour ô Lou ma bien-aimée Et puis mon souvenir s'éteindrait comme meurt Un obus éclatant sur le front de l'armée Un bel obus semblable aux mimosas en fleur Et puis ce souvenir éclaté dans l'espace Couvrirait de mon sang le monde tout entier La mer les monts les vals et l'étoile qui passe Les soleils merveilleux mûrissant dans l'espace Comme font les fruits d'or autour de Baratier Souvenir oublié vivant dans toutes choses Je rougirais le bout de tes jolis seins roses Je rougirais ta bouche et tes cheveux sanglants Tu ne vieillirais point toutes ces belles choses Rajeuniraient toujours pour leurs destins galants Le fatal giclement de mon sang sur le monde Donnerait au soleil plus de vive clarté Aux fleurs plus de couleur plus de vitesse à l'onde Un amour inouï descendrait sur le monde L'amant serait plus fort dans ton corps écarté Lou si je meurs là-bas souvenir qu'on oublie Souviens-t'en quelquefois aux instants de folie De jeunesse et d'amour et d'éclatante ardeur Mon sang c'est la fontaine ardente du bonheur Et sois la plus heureuse étant la plus jolie Ô mon unique amour et ma grande folie Commentaire littéraire : Lors de la première guerre Mondiale (1914-1918), de nombreux écrivains se sont engagés par leur écrit. [...]
[...] D'ailleurs, la passion et l'amour absolu sont évoqués clairement au cours du dernier vers Ô mon unique amour et ma grande folie De plus, la présence d'expressions hyperboliques montre que cet amour est réellement unique et singulier. Nous pouvons donc citer les exemples suivants : Mon unique amour ; Folie mais aussi Inouïe Cependant, cet amour ne suffit pas à rassurer le poète. Notre seconde partie portera donc sur les craintes d'Apollinaire. Tout d'abord, le poète est hanté par la peur de l'oubli. Effectivement, Guillaume Apollinaire exprime tout au long de son poème, la peur d'être oublié par la femme qu'il aime. [...]
[...] Ceci se ressent au travers des souvenirs qu'il évoque à de nombreuses reprises. En effet, le terme souvenir est répété quatre fois et est relié au mot Souvenirs au vers 22. Apollinaire manifeste alors sa seule crainte, celle d'être oublié après sa mort. Toutefois, cette peur est atténuée par l'utilisation d'adverbes de fréquences comme Quelque fois Apollinaire essaie ainsi de se contrôler, même si il apparaît comme un poète véritablement déchiré. Effectivement, dans un premier temps, des souffrances physiques nous sont évoqués par le biais des expressions telles que Eclaté ; Giclement ou encore Sang Cette souffrance est renforcée par l'anaphore Je rougirais au vers 12, qui exprime le sang et nous dévoile donc les blessures physiques subies par le poète. [...]
[...] Tout d'abord, nous allons montrer que ce poème est finalement un poème d'amour. En premier lieu, ce poème est destiné à Lou, qu'il nomme au vers 2 Ma bien aimée De plus, l'apostrophe Ô Lou ma bien aimée met en avant la tendresse et l'amour du poète envers sa femme. Cette tendresse est d'ailleurs renforcée par l'évocation des parties relativement intimes de Lou. Ainsi, nous pouvons relever les expressions telles que Ses jolis seins roses ; Sa bouche ou encore Ses cheveux Apollinaire laisse alors apparaître une certaine sensualité pour sa bien aimée. [...]
[...] Celui-ci est omniprésent, notamment au travers du champ lexical de la guerre. Nous relevons donc les termes Un obus ; Baratier ou encore Sur le front De plus, la guerre est évoquée par le biais des expressions suivantes : Meurt ; S'éteindrait mais aussi Mourais Enfin, la comparaison Comme meurt un obus éclatant nous dévoile la triste réalité de la guerre. Par conséquent, la guerre nous est assimilée à la mort ce qui montre le désespoir du poète. Puis, la présence du Sang nous montre deux aspects du poème. [...]
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