Nous notons d'abord dans la première strophe l'importance du corps ("pied droit", "quelques têtes"). L'enjambement des deux derniers vers de la strophe illustre le fait de "couper quelques têtes", comme si le pouvoir passait du roi au tailleur. On voit ici une sorte de monde inversé (il y a au premier vers l'opposition du chapeau qu'on tient à la main et du pied droit), tout semble inversé. Cela rappelle la tradition de la farce au Moyen-âge, un univers dans lequel les petits prennent leur revanche sur les grands qui détiennent le pouvoir. La fin de la strophe souligne un impératif : "comme il faut qu'on se vête" (...)
[...] Apollinaire Alcools Le poème de Guillaume Apollinaire L'émigrant de Landor Road tiré du recueil Alcools est paru en 1913. Il traite de la dérive psychologique et physique d'un homme visiblement abandonné par une femme, ce qui se rapporte à sa propre biographie, puisque la femme dont il était amoureux (qui vivait à Landor Road à Londres) est partie en Amérique, le laissant seul en Europe. Il en parle d'abord dans un contexte populaire et impersonnel, pour ensuite se recentrer sur lui-même pour faire une sorte d'introspection de son mal-être. [...]
[...] La fin de la strophe souligne un impératif : comme il faut qu'on se vête Ici, le tailleur n'a pas le pouvoir du roi, mais dicte à tous la façon de s'habiller. Son influence est cachée, mais finalement très importante dans la première strophe. Dans la seconde strophe, on remarque l'importance du mot sens qui prend deux sens différents. D'abord, les directions prises par la foule, mais surtout l'aspect sensitif du mot. Les sens se mêlent pour les deux cas, et les mains vont vers le ciel. C'est ici le toucher qui est sollicité, comme pour les bousculades. [...]
[...] Les feuilles indécises sont reprises typographiquement, les vers de la strophe sont de plus en plus courts pour finir par un rejet : Et s'assit ce qui marque alors une décision. La position physique est importante, celle d'un homme qui attend, immobile comme les mannequins ; contrairement à eux, il semble fortement décidé, toutefois sans raison apparente. De plus, il pose sa valise. Il devrait partir, mais se rétracte : pourquoi ? Les feuilles peuvent être assimilées aux pages du recueil, comme chacune représentant un poème qui entoure L'Emigrant de Landor Road qui se trouve au centre de celui-ci. [...]
[...] Les bateaux sont à présent des moyens d'abandon et fortement risqués). La femme devient alors vénale car elle épouse quelqu'un de puissant, comme les hommes qui l'étaient par leurs habits au début du poème (le roi, le lord mort). La femme prend également la forme d'une sirène (elle-même la figure de la corruption et du danger) qui crie désespérément : elle est maintenant impuissante, ayant perdu ses pouvoirs magiques sur les hommes désillusionnés qui ne se font plus prendre par leurs chants. [...]
[...] Les vaisseaux tremblent, comme sous la menace divine de l'Océan, nul ne sait ce qui va lui arriver en partant. Les prairies du début du poème sont rappelées ici, car les bateaux à l'horizon forment un bouquet, ils sont tous confondus pour devenir une immense floraison L'océan devient donc une des prairies lyriques Les deux strophes suivantes sont encore une fois typographiquement irrégulières. La onzième strophe contient deux vers de onze pieds, puis trois autres inégaux, comme pour souligner les divagations de l'esprit du poète. [...]
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