Inspiré sans doute d'un tableau, comme le suggère la dédicace à Marie Laurencin, peintre et maitresse d'Apollinaire. Ce poème extrait du recueil Alcools, composé de 5 quatrains en octosyllabes, évoque des baladins dans un cadre d'ombre et de clarté aux éléments surnaturels. Parmi ces figures se détache celle de l'Arlequin qui prend une place symbolique.
L'évocation du cadre et des personnages dessine un tableau représentant lui-même une scène de foire ou de théâtre de rue.
a) Le cadre et le contexte :
- Le lieu évoque la nature désignée par des indices spatiaux « herbe » (v.2) ; « étang » (v.4) (...)
[...] - La périphrase de l'acrobate un pendu / Sonne en mesure les cymbales» (v.15) Ainsi chaque strophe compte au moins un personnage du monde du cirque. Ce phénomène peut correspondre à l'observation des éléments d'un tableau ou a la découverte d'une scène par un spectateur. Un tableau : Les éclairages et les différents plans évoquent en effet une œuvre picturale comme le suggère la dédicace à Marie Laurencin. Une insistance sur les lumières et les tons : - Les termes ombre (v.1) ; le jour s'exténue (v.2) suggèrent des touches sombres au sol. [...]
[...] Il insiste entre la relation établie entre l'arlequin et le surnaturel. La structure de la phrase (v.13) a (v.16) met en valeur l'action exprimée par le participe passé décroché une étoile (v.13) puis sa progression manie a bras tendu (v.14) : Ce tour qui relève de la magie traduit un pouvoir surnaturel qui est de rapprocher la Terre et le ciel. Cette parenté est soulignée par des effets de contraste. Le jeu des contraires : Le contraste entre l'ombre et la lumière la grandeur de l'arlequin puisqu'il est baigné de clarté, ce que rappel l'allusion a l'étoile (v.13). [...]
[...] Par là, il symbolise une autre figure, celle du poète. Conclusion : A partir de l'évocation de Baladin, probablement représenté dans un tableau, Apollinaire dessine un monde étrange à la limite entre le réel et l'irréel. L'ensemble du poème est dominé alors par ce jeu de limite et de contraste entre la Terre et le ciel, l'ombre et la lumière, la mort et la vie. Seul l'arlequin par sa familiarité avec le monde surnaturel, peut faire la jonction entre ces univers : Il représente alors le poète selon la conception Platonicienne qui représente le 19eme siècle. [...]
[...] II- Un univers irréel: Des scènes étranges Des éléments fantastiques. L'importance des articles et des temps. III- Un poème symbolique : L'importance du personnage de l'Arlequin Le jeu des contraires. Un tableau du monde des saltimbanques : L'évocation du cadre et des personnages dessine un tableau représentant lui- même une scène de foire ou de théâtre de rue. Le cadre et le contexte : Le lieu évoque la nature désignée par des indices spatiaux herbe (v.2) ; étang (v.4) Le caractère sauvage et éloigné du lieu est exprimé par l'image de la biche et de ses faons (v.18) La personnification du temps - le jour s'exténue évoque la fin de la journée. [...]
[...] L'imprécision du lieu et du temps, la décoloration de la peinture confèrent au tableau son étrangeté. II- Un univers irréel : Le caractère mystérieux de ce tableau est marqué par les scènes qui s'y déroulent, par l'évocation de personnages magiques et par l'impression d'irréalité Des Scènes étranges : La première scène fait apparaitre un contraste entre : - La vision macabre initiale exprimée par les substantifs ombre morts (v.1) - La vision érotique accentuée par le groupe verbal ces mises nues (v.3) qui suggère le déshabillage. [...]
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