Les poèmes constituant le groupe des Rhénanes sont un peu à part dans l'oeuvre de Guillaume Apollinaire (1880-1918), plus connu pour son statut d'avant-gardiste du surréalisme, pour les aspects novateurs d'Alcools ainsi que pour les calligrammes dont il est à l'origine.
Ces poèmes font en effet référence au séjour d'Apollinaire en Allemagne, où il est précepteur et voyage quelques temps. Il apprécie les légendes de ce pays qui, ajoutées à son amour pour Annie Playden, lui fournissent une source d'inspiration importante pour les neuf poèmes des Rhénanes (...)
[...] Cette fois l'action est moins statique, bien que lentement la caractérise. II/ Un poète en promenade La promenade elle-même Malgré sa brièveté, le poème nous livre quelques informations sur cette balade : - la temporalité, puisqu'il s'agit du printemps et du joli mai - les lieux : sur le Rhin Après ce premier alexandrin, la suite du poème confirme ces informations : le vent du Rhin les vignes rhénanes et la suite de l'anaphore avec le premier vers : le mai le joli mai paré les ruines) Ces indications sont finalement assez floues, refusant un aspect réaliste au poème. [...]
[...] - le fleuve symbolise sa mélancolie, car il s'écoule lentement sans connaître d'obstacle, et tout cela en empêchant le contact avec les personnes restées sur le rivage. - les femmes qui l'observent lui restent inaccessibles de par leur écart spatial - le poète fait pleurer les saules comme lui-même pleure son amour passé - il s'identifie au dénuement des tziganes et à la lenteur de leur progression La symbolique de l'amour perdu Cette tristesse n'est pas fortuite, car elle découle d'un amour passé qui tourmente encore le locuteur : - la femme aimée est comparée à des éléments naturels, parfois surprenants : les pétales tombés et les pétales flétris font référence aux ongles et aux paupières de celle-ci. [...]
[...] Le regard de l'écrivain Cette promenade serait de peu d'intérêt si elle ne nous livrait pas les observations du locuteur, qui occupe une position privilégiée pour voir ce qu'il se passe sur les bords du Rhin. Il est ainsi probablement le seul en mesure de remarquer ces dames en haut de la montagne D'autres éléments attirent son regard, visibles par tous cette fois, tel le cortège des Tziganes. III/ De la nature à l'esprit Les rives miroirs de l'esprit En fait, le paysage observé sert de miroir à l'état d'esprit et aux sentiments du poète. [...]
[...] Ces poèmes font en effet référence au séjour d'Apollinaire en Allemagne, où il est précepteur et voyage quelques temps. Il apprécie les légendes de ce pays qui, ajoutées à son amour pour Annie Playden, lui fournissent une source d'inspiration importante pour les neuf poèmes des Rhénanes. Le poème étudié, Mai est d'abord publié en 1905 sous le titre de Mai 1902 en référence directe à la vie de l'auteur. Il évoque une promenade en barque et la manière dont le paysage reflète son âme, créant ainsi un véritable paysage mental. [...]
[...] Présent secoue passé composé qui donc a fait et imparfait se mélangent, symboles de la déperdition spirituelle du poète depuis que son amour a disparu. Sa mémoire, dès lors, n'a plus de repères temporels concrets, mais plutôt des repères émotionnels et picturaux. Conclusion Cette promenade en barque sur le Rhin n'est donc pas que la description d'un joli paysage, mais elle constitue un véritable portrait du poète et de ses sentiments amoureux perdus. En portant sur le paysage les symboles de ses propres états d'âme, Apollinaire s'inscrit dans la tradition symboliste. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture