Commentaire composé sur un poème de Guillaume Apollinaire extrait du recueil Alcools : "Nuit rhénane".
[...] En 1901, Apollinaire est précepteur en Allemagne. Il voyage à travers ce pays. A cette époque, il est déjà fasciné par les légendes et la terre allemande, ce qui lui permet d'enraciner de donner une localisation à ces légendes (description de paysages concrets). De plus, l'Allemagne est un pays où l'on admet beaucoup plus facilement qu'en France l'irrationnel. Cela permet à Apollinaire de concilier l'écart entre le mythe et le réel. Dans la tradition germanique, le Rhin est le théâtre d'innombrables légendes. [...]
[...] Ces fées sont les Ondines qui attirent et gardent prisonniers pêcheurs et chevaliers. Le chant Le chant, enfin, qui porte ces légendes, est le véritable déclencheur du poème, puisque c'est lui qui va peu à peu donner consistance à la rêverie. L'ivresse, la magie du fleuve, trouvent leur indispensable complément dans la séduction du chant. C'est lui qui recrée magiquement la présence des sirènes du fleuve. En partenariat avec www.bacfrancais.com Dans le personnage du batelier, se mêlent la référence au fleuve et les pouvoirs envoûtants de la musique la chanson lente du batelier v. [...]
[...] * Le premier vers suggère doublement cette idée : par l'image du vin trembleur qui trouble la vision. Par la métaphore, Apollinaire rapproche le vin d'une flamme insaisissable et mouvante. * Le dernier vers, détaché, souligne le caractère hallucinatoire du poème ; le charme de la vision se rompt avec le verre : tout n'était que mirage, et le poème s'achève sur une note de dérision avec la comparaison comme un éclat de rire L'alcool a leurré le poète et lui a fait prendre ses chimères pour des réalités. [...]
[...] L'attrait exercé par les fées est au contraire d'ordre onirique (c'est-à-dire apparenté au rêve). Le désordre de la chevelure (v.4 Tordre leurs cheveux verts et longs suggère la passion et le désir. Leur parenté avec le fleuve qui s'écoule évoque leur caractère insaisissable et fuyant. Leur apparition sous la lune (v.3 : Qui raconte avoir vu sous la lune leur confère une nature nocturne qui contraste avec la lumière des cheveux blonds. Ainsi sécurité du réel et sortilège des chimères s'incarnent et se combattent dans ces deux types antithétiques de femmes. [...]
[...] Ce vers associe le thème de mort au chant du batelier à en râle mourir (v.11) et révèle ainsi la véritable nature des Ondines sorcières jeteuses de sort incantent (v.12)). II/ L'image obsessionnelle d'une femme fatale Le poème est une rêverie, assez floue, sur la femme dont le poète est prisonnier. Son pouvoir de séduction, conçu comme un charme qui s'empare de celui qui est la victime. Les deux types féminins Apollinaire oppose deux figures de femmes dans ce poème. Les unes sont liées à la terre, bien enracinée dans le réel. [...]
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