Guillaume Apollinaire (1880-1918) est l'un des poètes français majeurs du début du XXème siècle. Il est également l'auteur de nouvelles et de romans érotiques, et l'un des précurseurs du surréalisme. En 1913 est publié son recueil Alcools, dont est tiré le poème étudié.
« Marie » paraît d'abord avec de la ponctuation en 1912, mais deux mois plus tard, Apollinaire décide de la supprimer (...)
[...] Cette souffrance est telle que l'on voit dans la dernière strophe qu'elle dévore son existence, puisqu'elle ne s'arrête plus et nous livre l'image d'un homme –seul qui attend que le temps passe, voire peut-être même que la fin vienne : Le fleuve est pareil à ma peine Il s'écoule et ne tarit pas Quand donc finira la semaine II) La musicalité du poème Ce poème se rapproche de la musique à plusieurs niveaux : - au niveau du vocabulaire utilisé dans la première strophe, notamment : dansiez danserez maclotte évoquent un bal un peu irréel. La maclotte est un type de danse qui était surtout pratiquée par les matelots. [...]
[...] La mort est inéluctable, et il le sait. On retrouve également l'image du pont et du fleuve qui ne cesse jamais de couler, un procédé déjà utilisé dans le Pont Mirabeau, issu du même recueil La fragmentation du souvenir Les souvenirs font bien partie de l'esprit d'Apollinaire (c'est d'ailleurs peu de le dire), mais ils sont fragmentaires et surgissent par images, sans vraiment d'organisation. C'est presque la structure du rêve, un chemin de fil en aiguille où un détail mène la pensée vers un autre Des bribes du passé (la danse, les masques, le physique de Marie) apparaissent dès le départ, mais ils sont rejoints par des interrogations sur le futur. [...]
[...] L'inéluctable écoulement du temps Le temps, très flou dans ce poème, s'écoule inlassablement. Le poète joue sur une certaine confusion, puisqu'il brouille les pistes en évitant de fournir des repères temporels au lecteur. Il mêle donc passé, présent et futur, donnant un aspect somme toute universel à son poème d'amour et de mélancolie. Mais son inquiétude est, elle, très personnelle. Apollinaire est inquiet, craint le passage du temps et les conséquences qu'il pourrait avoir sur le physique de la femme aimée. [...]
[...] En effet, il est très répandu et, comme Ronsard le faisait remarquer, est l'anagramme d'aimer Finalement, donc la réalité importe moins que la symbolique. Nous en apprenons peu ici sur le physique de la jeune femme. Ses mains sont évoquées, certes, mais elles servent à symboliser un passé révolu et entretenir le sentiment de mélancolie : Et tes mains feuilles de l'automne Tout au plus apprend-on que ses cheveux sont crépus comme mer qui moutonne ce qui peut aussi être perçu comme une référence à Charles Baudelaire et son poème La Chevelure. [...]
[...] En 1913 est publié son recueil Alcools, dont est tiré le poème étudié. Marie paraît d'abord avec de la ponctuation en 1912, mais deux mois plus tard, Apollinaire décide de la supprimer. Poème Vous y dansiez petite fille Y danserez-vous mère-grand C'est la maclotte qui sautille Toutes les cloches sonneront Quand donc reviendrez-vous Marie Les masques sont silencieux Et la musique est si lointaine Qu'elle semble venir des cieux Oui je veux vous aimer mais vous aimer à peine Et mon mal est délicieux Les brebis s'en vont dans la neige Flocons de laine et ceux d'argent Des soldats passent et que n'ai-je Un cœur à moi ce cœur changeant Changeant et puis encor que sais-je Sais-je où s'en iront tes cheveux Crépus comme mer qui moutonne Sais-je où s'en iront tes cheveux Et tes mains feuilles de l'automne Que jonchent aussi nos aveux Je passais au bord de la Seine Un livre ancien sous le bras Le fleuve est pareil à ma peine Il s'écoule et ne tarit pas Quand donc finira la semaine Apollinaire, Alcools Commentaire Un poème d'amour A. [...]
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