Antigone, Sophocle, Créon, tragédie grecque, argumentation indirecte, joute verbale, parole, vérité, loi, autorité, vérité divine, volonté du peuple, despotisme
Grand dramaturge de l'Antiquité, Sophocle est l'auteur de la tragédie grecque Antigone, s'inscrivant dans le genre littéraire du théâtre. Le texte proposé est un extrait de la tragédie dans laquelle Créon et sa nièce, Antigone, dialoguent et débattent, mettant ainsi en scène une argumentation indirecte. S'il peut paraître que les interlocuteurs ne se défient qu'au nom des funérailles du frère d'Antigone, les joutes verbales viennent en réalité interroger un thème plus profond : quelle vérité devons-nous suivre ?
[...] La plus longue tirade d'Antigone nous apporte une autre réponse, compatible avec son état d'âme. D'après ses propos, elle a délibérément violé la loi établie par Créon : « car ce n'est pas Zeus qui l'avait proclamée ce n'est pas la Justice, assise aux côtés des dieux infernaux ». Autrement dit, Antigone sert la vérité divine, qui ne saurait être contrainte par de quelconques lois humaines. Dans la suite, elle définit un autre critère qui permet de définir la vérité : « je ne pensais pas que tes défenses à toi fussent aussi puissantes pour permettre un mortel de passer outre à d'autres lois, aux lois non écrites, inébranlables des dieux ». [...]
[...] Mais bien que la parole puisse la servir, il n'en demeure pas moins que ce n'est pas toujours le cas. En effet, la parole de Créon peut se résumer à un acte de despotisme en inadéquation avec la vérité puisqu'elle sert un but politique. De l'autre côté, la parole d'Antigone est dévouée à la coutume, au respect des humains et des dieux, et montre un aspect plus en phase avec la réalité plus ou moins complexe dans laquelle elle vit. [...]
[...] Néanmoins, le fait qu'elle ne soit pas approuvée comme Antigone l'affirme, montre que la vérité défendue par Créon pourrait être illégitime et ne relève que de l'autorité. Nous pourrons donc dire pour conclure sur cet axe que la parole de Créon appartient à la vérité qui est plus du ressort des conventions humaines telles que la justice et la politique, quitte à se moquer de l'avis des autres. Antigone et sa conception de la vérité La parole d'Antigone est l'antithèse de celle de Créon. Elle n'obéit à aucune loi ni aucune justice politique. [...]
[...] La parole de Créon sert la vérité. En réalité, il serait plus exact de dire qu'elle sert sa propre vérité. Selon Créon, la vérité n'obéit qu'à la loi : il est le régent de Thèbes. Lui seul est désormais en position de créer et de faire appliquer les lois. D'ailleurs, il exprime clairement sa position dans ses premières questions posées à Antigone, « connaissais-tu la défense que j'avais fait proclamer et ainsi, tu as osé passer outre ma loi ? ». La parole de Créon acquiert alors une dimension judiciaire. [...]
[...] Antigone - Sophocle (441 av. J.-C.) - Parole et vérité Grand dramaturge de l'Antiquité, Sophocle est l'auteur de la tragédie grecque Antigone, s'inscrivant dans le genre littéraire du théâtre. Le texte proposé est un extrait de la tragédie dans laquelle Créon et sa nièce, Antigone, dialoguent et débattent, mettant ainsi en scène une argumentation indirecte. S'il peut paraître que les interlocuteurs ne se défient qu'au nom des funérailles du frère d'Antigone, les joutes verbales viennent en réalité interroger un thème plus profond : quelle vérité devons-nous suivre ? [...]
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