Antigone - Sophocle (441 av. J.-C.) et Antigone voilée - François Ost (2004) - Comment peut-on entrevoir la pièce de François Ost comme une actualisation de la pièce de Sophocle ?

Thèmes abordés

2004, Antigone, Sophocle, 441 avant J.-C., Antigone voilée, François Ost, pièce de théâtre, mythe antique, catharsis, époque contemporaine, importance des médias, opinion publique, portrait psychologique des personnages

Résumé du document

Les mythes antiques continuent, des siècles après des siècles, d'influencer les artistes, et notamment les écrivains, les dramaturges. C'est probablement parce qu'ils contiennent toute l'essence de la nature humaine, la violence notamment que la tragédie proposait de défaire l'homme à travers le célèbre principe de catharsis. La pièce de Sophocle, Antigone, ne déroge pas à la règle, proposant une réflexion sur la façon dont la loi divine et la loi des hommes peuvent s'opposer, sur la manière dont un homme, ou une femme en l'occurrence, peut se dresser contre l'autorité, au péril de sa vie. François Ost a décidé ainsi de s'approprier le mythe d'Antigone dans sa pièce de théâtre intitulée Antigone voilée.

Extraits

[...] J.-C.) et Antigone voilée - François Ost (2004) - Comment peut-on entrevoir la pièce de François Ost comme une actualisation de la pièce de Sophocle ? Les mythes antiques continuent, des siècles après des siècles, d'influencer les artistes, et notamment les écrivains, les dramaturges. C'est probablement parce qu'ils contiennent toute l'essence de la nature humaine, la violence notamment que la tragédie proposait de défaire l'homme à travers le célèbre principe de catharsis. La pièce de Sophocle, Antigone, ne déroge pas à la règle, proposant une réflexion sur la façon dont la loi divine et la loi des hommes peuvent s'opposer, sur la manière dont un homme, ou une femme en l'occurrence, peut se dresser contre l'autorité, au péril de sa vie. [...]

[...] Elle semble en effet ne pas pouvoir faire autrement que de faire en sorte d'honorer la mort de son frère. François Os fait d'ailleurs une subtile référence au mythe d'Oedipe lorsque Aïcha déclaire «« Sourde comme notre père était aveugle » (p. 17) Il s'agit bien sûr d'une référence à l'Antigone de Sophocle, fille d'Œdipe qui s'était crevé les yeux après s'être rendu compte de ce qu'il avait fait. Ainsi, nous pouvons effectivement envisager la pièce de François Ost comme une actualisation de la pièce originelle de Sophocle. [...]

[...] Dans un second temps, nous étudierons en quoi la pièce de François Ost est une actualisation dans la mesure où il inscrit nettement la pièce dans une époque contemporaine éminemment médiatique. Tout d'abord, au niveau de la structure, du découpage général de la pièce, on retrouve du côté de Sophocle un prologue, une entrée du chœur, trois épisodes, un Exodos et une présence du chœur pendant les trois épisodes même si immobile et muet. François Ost, quant à lui, propose un prologue, des épisodes entrecoupés intermèdes, lui aussi un Exodos et la présence des médias remplace celle des chœurs. [...]

[...] Elle incarne le désir d'absolu, sans compromissions: « Quand la maison devient inhabitable, occupée par des gens iniques et que la justice n'est pas reconnue, alors la mort devient le seul endroit fréquentable». Antigone préfère l'idéal de justice à sa vie même. Comme elle le dit elle même, elle est celle qui dit non, qui s'oppose, alors que le directeur de l'école est celui qui propose un oui un peu mou à la vie, plein de lâcheté et de compromission, tout comme la sœur d'Aïcha qui préfère choisir la vie, ainsi que l'y incite Aïcha elle-même. (le héros mythique). Antigone est également celle qui incarne la destinée du héros mythique. [...]

[...] 32). (registre et tons des personnages, analyse des personnages secondaires). Le duo ou duel central entre le Directeur et Aïcha rappelle celui entre Créon et Antigone. Le Directeur incarne l'Ordre, la nécessité de plier devant les circonstances tandis que la jeune fille de l'école est fière. Elle est aussi presque du côté de la tristesse en même temps que de la fatalité, par opposition à sa sœur, tout comme Ismène était du côté de la vie, à la différence d'Antigone. [...]